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Pan.


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1 réponse à ce sujet

#1 michel à franquevaux

michel à franquevaux

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Posté 02 avril 2019 - 08:43

Ô, ne rien dire, ne rien dire, tout entendre, tout entendre, tout porter, tout porter, sur le cœur, sur le dos, dans le temps, sur les yeux et la bouche, et le cœur au bord, au bord, dans l’attente, dans la vie commencée, en route au devant, vers le ciel, vers le ciel, retarder pour en saisir et commencer à en saisir l’odeur et la clarté, le tremblement, la palpitation, ne rien en dire, rien.

 

Toujours silencieux, en attente sans en finir, tout entendre, ne rien en dire et poursuivre un œil, un autre, la vie est poursuivie, le temps est certain, la chaleur vibre, le souffle, souffle entre les feuilles et les fleurs.

Ô arbuste de feuilles et de fleurs bien roses, bien rangé, posé sous le soleil, perdu dans la chaleur, recommencé sur chaque instant, sur chaque pause, on attend, on y pense, on se cherche, on recommence, on se trouve, on y va, on y est, le temps peut couler, la vie commencée peut tourner. Il y a sur le mur le grand Pan, le silence, Pan la merveille qui attend, son heure et sa lumière à montrer,

pour surprendre ici, nymphes et naïades et les grenouilles, sous les feuilles, on ne dit rien, on n’en dit rien, cette vie est cachée, ce mur est dans l’ombre, sous les feuilles et les fleurs d’un arbuste :

de rose et de laurier, le grand Pan s’y amuse, le tourmenteur nous noie, il est caché entre les pierres, il cherche une ouverture y mettre un œil, y poser un doigt, y former un panier de doigts entrelacés, pour la récolte, les mûres sont prêtes, les oiseaux y vont, la vie attend, le mur est de pierres et d’œil percé,

Pan s’y promène, il écarte les pierres d’un doigt du pied, l’air passe entre les feuilles et les fleurs, entre les doigts et aux aisselles, la voie suit, son cours est calme, un œil, un autre ouvert dans le mur, percé des doigts,

Pan s’y amuse, il tourne et cherche, une main sur l’autre en panier, les doigts entrelacés, la vie coule, le regard brille, il est posé au rebord, il cherche, il voit, il écartèle, le cœur est amoureux, les yeux sont au supplice, la vie coule de lait et de miel, les fleurs, les feuilles, tout bat, un air, une aile, à la suite dans l’eau du bain, il y a sur le mur des yeux, ils voient, ils entendent,

ils chantent, ils ont oubliés de se taire, ils attendent, ils sont vus, ils sont pris, ils sont de joie tranquille, posés sur les cailloux, bercés du temps qui passe, ils se sont vus, ils ont compris, une pierre est posée.

Le mur est troué, Pan y musarde.

04 Août 2010.



#2 hasia

hasia

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Posté 03 avril 2019 - 07:34

"Ô, ne rien dire, ne rien dire, tout entendre, tout entendre, tout porter, tout porter, sur le cœur, sur le dos, dans le temps, sur les yeux et la bouche, et le cœur au bord, au bord, dans l’attente, dans la vie commencée, en route au devant, vers le ciel, vers le ciel, retarder pour en saisir et commencer à en saisir l’odeur et la clarté, le tremblement, la palpitation, ne rien en dire, rien."

 

Cet engagement à ne pas dire est comme irréductible.  Cette modalité du silence suppose une ascèse qui ne peut être improvisée...

 

hasia