Pour qu'on n'oublie pas
La poésie des peuples
Il faudra se souvenir
De ses poètes
Et quand la mort
Emportera l'un d'entre eux
Elle le portera
Vers une dernière
Liberté universelle
Qui nous désembouteillera tous
De notre consubstantialité d'origine
Au chant agonisant
Des peuples asservis
Par ce boucan aveugle
Qui nous étouffera tous
Avec ce noyau de fruit illégal
Nous nous souviendrons
Des cris existentiels
De ces 'artisans furieux'
Qui se sont engagés
Avec cette langue de France
Et même, si elle se sera fracassée
Sur l'iceberg opiniâtre
Des perquisitions d'octobre
Nous nous souviendrons
Grâce aux sortilèges du jazz
Quand Coltrane ouvrira
Notre mémoire minérale
Dans ce roc précambrien
Nous nous souviendrons
Et nous n'aurons alors que leurs voix
Pour parler naufrages aux épaves