l'oiseau à contrejour dans l'arbre
qui par instant, parmi les ombres,
dévoile ses couleurs de feu
mon imagination s'embrase d'un coup,
comme chez l'adolescent d'autrefois
à la moindre étincelle, à la première brise,
comme aussi chez ces vieux barbons,
qui, à la vue d'une gorge, d'une cheville nue,
défaillaient, rêvant d'amours extraordinaires
l'oiseau entrevu devient oiseau de paradis,
capricieux, insolent et furtif comme lui,
ou même le quetzatcoatl de l'Empire mayas,
secret Dieu du Vent et Serpent à Plumes,
ou l'oiseau Phénix renaissant de ses cendres,
auréolé de flammes, d'un rouge-pourpre
encore plus éblouissant dans sa nouvelle vie,
et ils m'emportent sur leurs ailes
dans de folles aventures
*
mais, perruche échappée de sa cage
ou oiseau de rêve, l'inconnu de l'arbre,
après avoir réveillé en moi tant de chimères,
disparaît bientôt pour ne jamais plus reparaître,
laissant au fond de mon œil,
sa trace ineffable,
et au fond de mon coeur
un doux et lancinant regret