Te souviens-tu ma belle d'un pré, d'un pré immense
Où nos corps s’enlaçaient unis par le plaisir,
Nos murmures d'amour étaient notre romance,
Un livre où les poètes ne couchent que les désirs.
Le soleil de l'amour nous baissait les paupières.
Lorsque venait le temps du grand oubli sacré,
Nos nations ennemies n'avaient plus de frontières
Dans la paix nous râlions comme désespérés.
Te souviens-tu ma belle ce qu'il était donc doux
De faire souffrir nos corps au travail de l'amour,
Rester de longues heures à plier les genoux.
Mais le temps passe vite et l'on se quitte un jour,
Dans la mémoire un pré, une herbe, un fétu
Parfois cache un amour. Ma belle : t'en souviens-tu ?