Dès que le soir tombait, l'enfant s'en allait voir
Les étoiles briller, soleils dans un miroir
Comètes d'argent pur, galaxies de poussière
Chansons d'années lumières dans leur jupe grossière
Il écoutait, heureux, chanter la nuit des temps
Et tympans bien lavés savourait le piment
De cette mélodie mille fois entendue
Pour laquelle son âme s'était tant morfondue
Mais comme il rattrapait tous ces instants perdus
Les larmes soutirées à coups de pied au cul
Ces lèvres découpées en serrement de dents
Ces haines du regard et, traité d'impudent
Il enfonçait ses ongles dans ses poings à dessein
Laisser sortir le sang plutôt que ses desseins
La nuit aux anges absents où mille ombres naïves
Rencontraient l'ennemi, ombres inoffensives
Comme elles. Des combats sanguinaires semblaient offrir
A l'enfant qui pointait son cœur à l'avenir
Une place au milieu d'eux. Lui, le combattant
Qui n'a jamais lutté que contre l'embêtant
Se voyait adjugé l'honneur de commander
Un armée de mendiants tous prêts à brigander
Il se voyait là-haut caché dans les étoiles
Avec son ramassis de frégates sans voiles
Attendant l'ennemi, vaisseaux inter-spatiaux
Remplis d'êtres humains emportant leur joyaux
Pour les cacher des yeux sur de sombres planètes
Et quittant l'hydrogène par une issue secrète
L'enfant et ses tueurs faisaient sauter les têtes
Qu'il pendait à ses murs avec une étiquette
Où morbide, la date, de ses combats sanglants
Était écrite en rouge avec le propre sang
Des victimes. Les corps étaient mis en brochettes
Et servaient de repas à ces sombres vedettes
Quand repus de sa soif et tombant de sommeil
L'enfant à contre cœur laissait là ses soleils
Avant que de s'étendre sur son blanc matelas
Il ouvrait un tiroir, prenait un coutelas
Et de sa main de haine, de ses muscles ardents
Sur la photo du mur tuait le président