Contre la folie des vents
Qui m’écartèle
Chaque soir
Baissant les voiles
De mon navire
Je m'endors
Et au matin
Rien qu'une caresse
De ses petites mains
Maille après maille
Refait mon printemps
Et elle me réveille
Chaque fois
Avec un cœur d'orfroi
En fait, elle m'éveille
Avec ses mains
En tout temps
Et point à point
Elle en libère des chants d'oiseaux
Des sonates de dentelles
Et alors elle apaise doucement
L'apnée de mes nuits
Et me ramène à elle
De fil en aiguille
Et chaque fois
C'est pareil
J'ai le cœur fanfreluche
Et quand enfin
Elle ouvre son amphore
Des mandalas s'envolent
Et me désarticulent
Telle une poupée
Pour faire tomber
Les mots accrochés
À mes délires poétiques
Et avec ses doigts
Ses doigts de fée
Elle me brode
Mille baisers
Et à chaque fois
Elle endimanche mes jours
Avec ses mains d'or
Et tant qu'elle voudra
Elle se faufilera sur ma peau
Pareil qu'au premier jour
Ouvrière de l'Amour
Elle émerveillera encore
Mon âme et mon corps