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(Note de lecture), Jean-Pierre Bobillot, Prose des Rats, par Murielle Compère-Demarcy


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#1 tim

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Posté 16 mai 2019 - 02:57

<p> </p>
<p class="MsoNormal blockquote" style="line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; line-height: 125%; font-family: 'Garamond','serif';"> <a class="asset-img-link" href="https://poezibao.typ...e4f19200c-popup" onclick="window.open( this.href, '_blank', 'width=640,height=480,scrollbars=no,resizable=no,toolbar=no,directories=no,location=no,menubar=no,status=no,left=0,top=0' ); return false" style="float: left;"> </a><a class="asset-img-link" href="https://poezibao.typepad.com/.a/6a00d8345238fe69e20240a4879bf9200d-popup" onclick="window.open( this.href, '_blank', 'width=640,height=480,scrollbars=no,resizable=no,toolbar=no,directories=no,location=no,menubar=no,status=no,left=0,top=0' ); return false" style="float: left;"><img alt="Prose-des-rats-2-edition-revue-augmentee" class="asset asset-image at-xid-6a00d8345238fe69e20240a4879bf9200d img-responsive" src="https://poezibao.typepad.com/.a/6a00d8345238fe69e20240a4879bf9200d-100wi" style="width: 100px; margin: 3px 15px 5px 5px; border: 1px solid #969696; box-shadow: 8px 8px 12px #aaa;" title="Prose-des-rats-2-edition-revue-augmentee" /></a><a class="asset-img-link" href="https://poezibao.typepad.com/.a/6a00d8345238fe69e20240a45e4f19200c-popup" onclick="window.open( this.href, '_blank', 'width=640,height=480,scrollbars=no,resizable=no,toolbar=no,directories=no,location=no,menubar=no,status=no,left=0,top=0' ); return false" style="float: left;"></a>Les &quot;Papous dans la tête&quot; nâauraient sans doute pas détourné leur attention de ce curieux livre dâexpérimentation poétique, sous-titré en première de couverture « <em>textes pour la lecture/axion </em>» et dédié aux « <em>deux <strong>Rats</strong> de la fable</em> / <em>&amp; à tous les gasp<strong>a</strong>rds</em> / <em>y compris ceux de D<strong>ra</strong>cula</em> / <em>dâEdg<strong>ar</strong> Poe, de Ch<strong>ar</strong>les</em> <em>Baudelaire ou de Pierre <strong>T</strong>che<strong>r</strong>ni<strong>a</strong> </em>». Nous sommes dans lâ<em>actio</em> contraignant lâ<em>elocutio </em>(les figures de style) et la <em>dispositio</em> (la structure) -une littérature à contraintes vocales quâEric Blanco appelle <em>OudOPo</em> : « <em>Ouvroir dâOralité Potentielle</em> ». Un formalisme lyrique que le «<em> poète bruyant</em> » Jean-Pierre Bobillot lui-même revendique, avec la volonté de mettre en vitrine le « <em>sens de la forme</em> » tout en modalisant une intervention précise dans lâespace public où le Poème sera discours (oral ou écrit) passant par le canal de mise en voix.<br /><br />Qui sont donc les Rats ? â «<em> chacun dâentre nous </em>» dans ce que nous agitons de révolutionnaire « â<em>les</em> <em>RATS, câest nous tous, câest lâHumanité tout entière, éperdument victime, pantelante et obscurément consentante, indéfiniment prise à ce piège à rats perpétuel, toujours retendu par elle-même, de lâHistoire et de sa propre Condition, de sa propre cruauté : faite, défaite, refaite. / Câest une fable. » â</em>La<em> « Cruauté » </em>fait sa fable révolutionnaire comme la «<em> fureur </em>» a crié dans lâHistoire, par les «<em> rats </em>» que nous sommes : « <em>on les aura </em>» ! Ainsi sommes-nous avertis dâentrée et « <em>à la cantonade </em>» par Bobillot comment lâarticulation / lâélocution des mots va se cabrer dans cette <strong>Prose des Rats</strong>, pour tordre à rebours la morphosyntaxe, pour tordre de notre rire cette «<em> Danse </em>» effrénée qui nous entraîne au fil des pages sur un rythme endiablé, de <em>rats</em>-corps en <em>rats</em>-courcis.<br /><br />Bobillot ne démontre rien, sa rhétorique se montre à rebours en travaillant la langue, la retournant, la débridant, la jetant dans lâarène dâune joute ou dâune tirade au long cours oratoire. La bobine de « <em>mots-Rats</em> » de Bobillot déroule le jubilatoire pour lui faire mordre les murs dâincarcération où la langue parlée / instituée / convenue nous tient de coutume histoire de mieux nous enfermer dans le monde-miroir standardisé quâelle reflète. Le poète ouvre la double-écluse dâun canal linguistique où dire est agir, proférer : produire, racler-remuer-raturer-retoucher : créer. Nâest pas cRéATeur qui veut, mais cette prose salue chaque rébellion poétique en son forum / agora de formes majesTUEUSES où desiderata &amp; « <em>Dé-Ri Dé <strong>RIEN</strong></em> » peuvent dire dâune seule voix :<br /><br />« <em>Le <strong>Rat</strong> est mort, vive la <strong>Rat ! ! !</strong></em> »<br /><br />Et comme le genre de la fable nous le souffle au tRépAs de son Texte, mais pour rebondir à chaque fois afin de rePROpoSEr un tour de piste aux « <em>rats cruels </em>», «<em> rats virtuels ou réels </em>» que nous sommes : «<strong><em> Rat</em></strong><em> bien qui <strong>Rat</strong> lâdernier ! ! !</em> »<br /><br />Dans <strong>Poème trop long </strong>(« <em>⦠ou pas assez !</em> »), destiné à la lecture publique, Jean-Pierre Bobillot nous emmène dans une partition «<em> enjouée </em>» pour une «<em> durée </em>(de) <em>50â</em> / <em>et un peu (plus ou moins)</em> <em>plus </em>», dans une succession de « <em>brief ones â that is to say, of brief poetical effects </em>» (Edgar Allan Poe), autrement dit dans un poème antinomique à la possibilité existentielle improbable ! («<em> I hold that a long poem does not exist.</em> / <em>I maintain that the phrase, a long poem, </em>/ <em>is simply a flat contradiction in terms</em>. » (<em>Id</em>. in citations en exergue). Ce <strong>Poème trop long </strong>nous fait la démonstration verbale, bruyante et brillante que la poésie nâest guère effets de rhétorique mais porte et emporte avec elle une réévaluation intégrale du discours -révolution spontanée radicale. Par la grâce insurrectionnelle où Lire câest comme Ecrire = Vivre, pincer le monde pour en rire ; via la grâce salutaire sans laquelle on aurait <br /><br />« <em>commâ le souffle sans les coupes </em><br /><em>les entours sans les loupes</em> (...) <br /><em>commâ la vie sans lâmode dâemploi</em><br /><em>commâ la Poésie sans donner dâla voix. </em>»<br /><br />Dans <strong>Plaidoyer pour lâintellectuel calomnié</strong>, Bobillot bouscule les horloges émotionnelles de lâopinion publique en réhabilitant le statut de « <em>lâintellectuel </em>» ordinairement méprisé ; en lâoccurrence Jean-Luc Godard. Adressé « <em>à la codiseuse</em> » le plaidoyer sâouvre dâailleurs sur le propos du Cinéaste-Poète affirmant que, pour lui, être (qualifié dâ) intellectuel « <em>nâest pas un reproche</em> (â¦) quâ«<em>au contraire,</em> (⦠) <em>câest très beau, câest laudateur, ça a pris un sens péjoratif. Câest dommage. En tout cas, ça ne me gêne pas du tout </em>(â¦)<em> </em>». Nous sommes donc là propulsés dans un univers à rebours de la majorité diseuse, voire calomnieuse, et bien dans la lignée éditoriale des Éditions de lâAtelier de lâagneau ouvertes aux formes expérimentales dâécriture pourvu quâelles soient originales et singulières, quâelles aient un style. <br />Nâest pas «<em> intellectuel </em>» qui veut et sans doute le rayonnement magnétique cérébral suffit-il à faire briller, même dans la médisance (lapidant « <em>câtâintellectuel dévoyé</em> »), ses visions précieuses. Les «<em> rats </em>» investissent aussi ce plaidoyer et caressent de leurs moustaches les interstices des «<em> sacrés pâtits riens</em> », dans le sens du poil pour mieux polir le ravissement du rire, ou à contre-courant pour mieux remonter la pente des suffisances. <br /><br />Roborative et salutaire, cette prose « bobillotesque » décoiffe et pousse le poème reptilien là où «<em> intellectuel </em>» ou « <em>Astral Graal</em> » ou «<em> mister </em>»-RAT  mènent la danse de lâImaginaire du haut de leurs « <em>voltes-faces </em>» en RATiboisant mille &amp; une facettes, avec leurs « <em>7 couleurs </em>», leurs « <em>7</em> <em>Douleurs </em>», leurs « <em>7 Merveilles </em>», tournant 7 fois leur langue dans le bocal de leur souffle-lumière⦠â«<em> Lecture</em> (Clap ! ) /<em>axion </em>» !<br /><br /><br /><strong>Murielle Compère-Demarcy<br /></strong><br />                                    <br />Jean-Pierre Bobillot<strong>, </strong><em>Prose des Rats suivie de Poème trop long &amp; Plaidoyer pour lâintellectuel calomnié,</em> (années 80-2018), Éditions Atelier de lâagneau (2<sup>e</sup> édition revue &amp; corrigée) , avec 7 museaux par Jean-Marc Scanreigh, 2019, 92 p., 17â¬<br /><br /><br /></span></p><img src="http://feeds.feedburner.com/~r/typepad/KEpI/~4/gqWwAwmSmd8" height="1" width="1" alt=""/>

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