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<p class="MsoNormal blockquote" style="line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; line-height: 125%; font-family: 'Garamond','serif';"><br /><a class="asset-img-link" href="https://poezibao.typ...c1eaa200b-popup" onclick="window.open( this.href, '_blank', 'width=640,height=480,scrollbars=no,resizable=no,toolbar=no,directories=no,location=no,menubar=no,status=no,left=0,top=0' ); return false" style="float: left;"><img alt="Guillaume Decourt un gratte-ciel des gratte-ciel" class="asset asset-image at-xid-6a00d8345238fe69e20240a4ac1eaa200b img-responsive" src="https://poezibao.typepad.com/.a/6a00d8345238fe69e20240a4ac1eaa200b-100wi" style="width: 100px; margin: 3px 15px 5px 5px; border: 1px solid #969696; box-shadow: 8px 8px 12px #aaa;" title="Guillaume Decourt un gratte-ciel des gratte-ciel" /></a>Qui suis-je, quâon prend toujours pour un autre ?<br />Le monde se presse.<br />La liste des personnages est aussi longue que le livre. Chacun apparaît dans un roman de quelques lignes. Ne vous y fiez pas.<br />Ce ne sont pas des histoires, pas des poèmes, pas des en-prose, pas vers ciselés, pas des messages lancés et pas des jeux légers.<br />Câest parfait. Il nâen faut pas plus.<br />Et tout ça à la fois. <br />Mystère des évidences, platitude de lâinsensé, roche dressée du quotidien. Saute-mouton.<br />Poser lâÅil et la voix, ci et là, avec grâce et grain.<br />Le vrai, le faux. Laissez-moi rire.<br />Lâair ahuri.<br />Câest très fort. Presque rien. Ah, comment fait-il ?<br />Abstraire, sâabstraire, sâincarner. <br />La gomme, le scalpel, lâaquarelle, sur quel pied danser ? Effacer, dévoiler. Dessiner un espace un peu vide, une place de Chirico ? Avec Billie Holiday qui chante sur la ligne de fuite ?<br />Câest désinvolte, ça swingue. Fléchette en plein cÅur.<br />Allusions, décousu. Petites briques de prose qui sâélèvent et forment des gratte-ciel. Chacun sait que les gratte-ciel nâont rien dâinvariable. Ils changent et se métamorphosent.<br />Maximes de guingois, aphorismes absurdes, invisibles choses vues, humour cruel. Listes, rêveries, grappillage, profondeurs soupçonnées, historiettes. Paravents, tours, faux semblants, prestidigitation. Peintures idiotes, dessus de portes, décors, toiles de saltimbanques.<br />Parfois, on rencontre un ami à chaque ligne. Je suis un imposteur : je ne tâai pas démasqué.<br />Des bonds légers et le cou tordu.<br />Donner une légère, très légère torsion.<br />Une pirouette.<br />Grimace sous la douleur.<br />Lâair de ne pas y toucher.                  <span style="text-decoration: line-through;"><br /></span>Aussi ariettes oubliées, sourire amer, correcteur égaré, entomologiste sans loupe, autobiographe trompeur, chroniqueur dâellipses.<br />Des clichés ? Chers clichés, ramassés à deux mains, délicatement époussetés, posés sur une étagère. Ou bien les photos dâEugène Atget : mannequins de cire, enseignes, petits métiers, regards perdus.<br />Transmute le familier â détails, anecdotes â en⦠en quoi au juste ? Poudre, reflets, graines de pissenlits, asphalte fondu, nicotine.<br />Et je pense à ce vieux romancier, sourire ironique et veste de jeans, qui rappelait : « Ce détail de mon livre, tous lâont cru inventé mais affirmaient que tel autre ne pouvait être que du vécu. Alors que câétait lâinverse, toujours lâinverse. Et puis quâimporte ! » Fictif ou réel, lâécrivain aux yeux mi-clos ?<br />« Je me suis découvert un goût certain pour le mensonge », confie Guillaume Decourt, qui met cartes sur table. Les mains dans les poches. Élégamment.<br /><br /><strong>Dan Ornik</strong><br /><br />Guillaume Decourt, <em>Un gratte-ciel, des gratte-ciel</em>, Lanskine, 2019, 14 â¬<br /><br /><br /></span></p><img src="http://feeds.feedburner.com/~r/typepad/KEpI/~4/nlCjXkC27LM" height="1" width="1" alt=""/>

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