J'aime te murmurer mes humeurs assassines
Dans l'ombre de ces nuits où les draps sont trop chauds,
Et que dans nos ardeurs, la sueur dégouline,
Aucun verbe, aucun mot ne sonne jamais faux.
J'aime quand mes doigts gourds, fatigués de se tendre,
Cherchent en toi le trésor et ploient sous la joie,
Permettant à nos corps désunis de se fendre,
Trouvant mille chemins en recherchant la voie.
J'aime quand tu me nargues, te détournant de moi,
L’œil baissé et critique me lançant un adieu ;
Puis d'un doigt gestuel comme l'ordre d'un roi,
Tu m'obliges, à genoux, de le rendre radieux.
J'aime les sifflements de ta respiration
Quand morte de fatigue, tu t'endors et succombe.
Malgré moi je me couche en faisant attention
A l'air des tes poumons qui monte et qui retombe.
J'aime quand tu gémis quand il faut te lever,
Maudissant le soleil en le traitant d'intrus,
Sachant que peu après il faudra enlever,
Lisser les draps du lit que tu trouves ventrus.
J'aime tes omissions au petit-déjeuner
Quand d'un œil aguerri tu réponds aux questions
D'un employé-radio que tu traites de con
Pour des informations qu'il n'a pas digéré.
J'aime quand tu m'envoies à titre de tendresse
Des baisers langoureux quand je parle à quelqu'un
Que j'aimerai tuer mais que par ma faiblesse
Je ris et lui promet un avenir commun.
J'aime quand nos regards se dressent à l'unisson,
Qu'ils se battent et se rendent sans se faire la guerre,
S'avouant perdus sans nulle compromission,
Mais voulant dans la paix s'offrir un dernier verre.
J'aime quand nos couteaux aiguisés par la vie
Tranchent nos différents habillés de douceur
Et que d'un bras tranquille tu désignes une envie
Balayant nos disputes et me va droit au cœur.