Il était une fois un enfant de cœur
Cascadeur à ses heures perdues,
Parfois perdu dans ses noirs heurs,
Il partait souvent se languir en ardus
Problèmes de sobriété :
Il avait l’âme lourde et les pensées stériles,
Rien de mieux qu’un petit jeu pour activer ses habiles
Neurones étêtés !
Griffant, crissant, criffant, agressant sa plume,
Il rougit et bleuit sans accalmie son chiffon
Pour jaboter en tous ces symboles abscons,
Privilège des techniciens plein d’amertume.
Après des jours passés-là, et enfin fier de sa subordonnée-d’œuvre,
Il s’en fit un énorme matelas, et dormis sans jamais en rêver.
Il ruminait simplement à la gloire et à la renommée
Que peut-être il pourrait saisir dans sa grande manœuvre.
Cinquante années s’enfuirent
Sans se presser et en furent
Un peu vexé de luire
Sans un peu de futur
À passer au présent.
Privé de toute considération pour celles-ci
Le petit garçon devînt grand homme et ne vit,
Sommeillant, ses rides striant
Son visage innocent.
Mais les années partirent, et les années partirent !
Les décennies sont longues et monsieur devînt pire
Qu’un vieillard défaillant.
Le monde courrait autour de lui,
Les petits hommes profitaient du temps
Quand lui couvait précieusement
Un mirage d’ignominie.
Le monde grandissait autour de son lit
Les grands hommes agitaient leurs drapeaux
Les guerres s’achevaient sans un pli
Et les rancœurs vomissaient leurs derniers mots.
Le pauvre, personne ne le réveilla
Dans son sommeil, ce long trépas
Il était serein et sûr de sa gloire
Quand tout à coup ce fut le jour de voir :
Il ouvrit les yeux et alla agiter au monde
Bien orgueilleusement son manuscrit immonde.
Bien mal lui en a pris !
Il n’en restait plus que des lambeaux humides
Et pétris de dédain, frelatés et turpides,
Écrits dans un langage désuet et mal compris ;
N’importe qui, en voyant son horreur,
Lui riait au nez et le moquait jusqu’au front
L’effronté papi se voulait découvreur de raison
Révisant science, art et philosophie tout en cœur.
Ces idées venant d’un autre temps
Elles ne frappaient pas par leur extrême justesse
Mais seulement pour leurs airs d’altesse
Exprimant des lieus communs pseudo-savants.
Le bonhomme s’en trouva mi-déconfit mi-dégouté
Et n’attendis pas avant d’être rassasié par leurs sottises :
Détruit par le savoir populaire si grandi par ces dernières années
Il s’enterra dans un trou perdu, et se pendit grâce au plus proche cytise.
Chers lecteurs, apprenez que tout humilité
Vaudra toujours mieux que mille vanités ;
Que le temps qui passe et votre vie écourtée
Doit forcer vos secondes à valoir des années,
Sinon bientôt vous dormirez pour l’éternité
Et vos humeurs seront de bonheur privées
Bientôt vous sentirez la quête de sens s’en aller
Et la force de continuer soudainement s’étioler.