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LA BEAUTÉ D’ÊTRE... OU NON

philosophie être ne pas être

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3 réponses à ce sujet

#1 JMAP06

JMAP06

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Posté 04 juin 2019 - 12:41

DIAMONOLOGUE

 

La beauté est une imposture

Crucifiant l'homme imparfait

Au grand autel de la nature

Dont il ne sait jouir des bienfaits

 

Tais toi imbécile et regarde

La mère allaitant son enfant

Son sein vidé sans prendre garde

Ni d'elle même ni du passant.

 

Tu n'est qu'un niais sans défense

Car sa mamelle ne prend soin

Que de son sang et d'un besoin

Impératif de descendance.

 

 

Tais toi imbécile et ressent

Ce don de soi, ces sentiments

Ces Ors qui coulent si tendrement

Entre la mère et son enfant.

 

Pour sauver son pauvre petit

Elle mettra son ventre à vendre

Tu la verras faire pis que pendre

Sitôt sa mamelle tarit.

 

Les cieux n'ont-ils aucun attraits

Eux qui de lumières t'habillent

Et qui par les plus nobles traits

La grâce et le bonheur soulignent

 

Mon doux rêveur tu me fais peine

Le ciel les dieux sont de faux maîtres

C'est pour mourir qu'ils te font naître

Et la vanité même est vaine.

 

Non c'est bien toi le vaniteux

Qui hors de lui rien ne conçoit

Et qui ne trouve rien de mieux

Que toujours prendre soin de soi.

 

Moi j'obéis à la nature

Libéré de toutes passions

Elle n'a de morale ni raisons

Que du plus fort que du plus pur.

 

Que peut tu bien connaître d'elle

Tant elle regorge de merveilles

Le jour la nuit elle est si belle

Pourquoi n'ouvres tu les oreilles

 

J'en entend bien tout les supplices

Que l'homme à la nature impose

S'il croit toujours sentir la rose

Il n'est à la terre qu'un silice

 

Mon pauvre ami tu es à plaindre

Sans l'amour et sans l'espoir

Tu n'as même plus rien à craindre

Plus rien à vivre, et rien à croire.

 

La beauté n'est rien qu'une erreur

Qu'un dieu sadique a abdiqué

Anges et démons l'ont forniqué

D'un même élan naquit l'horreur.

 

Ce dieu n'a-t-il en son Eden

Son paradis posé Adam

Et dans un éternel amen

Offrit une Ève a son amant.

 

La pomme même est un aveux

De ses trop sinistres desseins

En clouant d’Ève les deux seins

Aux tables de ses désaveux.

 

Qui crois-tu être à définir

Des dieux l'indiscible chemin

Quand ta vie sombre en ton désir

Où vas tu noyant ton destin?

 

Je suis un homme rien de plus

Je vais niant mon avenir

Mon passé n'est qu'un souvenir.

Ma foi est la vie toute nue.

 

De quelle vie crois-tu parler

De cette mort à petit feu

Ou sans jamais pouvoir aimer

Tu vas te contentant de peu

 

Elle n'a de morale en soi

Qu'en édictant ses lois cruelles

Aux lions elle offre les gazelles

Aux forts les plus petits que soi

 

L'homme en héritier de la vie

Bâtit un avenir plus sage

Le meilleur toujours lui survi

Et cela à travers les âges

 

N'oublies-tu point toutes ces guerres

Les perdants, la misère, les martyres

Les vainqueurs ne font qu'obéir

A leurs plus bas instincts grégaires.

 

Que de héros à leur patrie

Que d'âmes fières dans la tourmente

Que d 'amour dans le pain pétrit

Lorsque la paix se réinvente

 

La beauté n'est qu'un faux mirage

Telle une carotte au bâton

Les masses suivent à tâtons

Le faux apôtre et ses images.

 

La foi souvent fait des miracles

La foule par elle portée

Peut abattre bien des obstacles

Pour recouvrir sa liberté

 

Foi liberté, tristes jumelles

Sitôt les ont-ils embrassés

Qu'ils tuent sans s'en embarrasser.

Et font la chasse aux infidèles.

 

Au Christ roi ne peux tu croire

Son sacré cœur empli d'amour

Il mourut pour te rendre espoir

Es-tu vraiment aveugle et sourd

 

J'en porte sa croix sur le dos

Mais sans foi et sans espérance

Aimer est mon unique chance

Survivre l'ultime fardeau.

 

Et comment peux-tu bien aimer

Dénigrant des autres l'espoir

Toi même ayant abandonné

Tes sentiments pour le savoir

 

La beauté n'est qu'un lien fugace
Être, et ne pas être pourtant
Comme un reflet dans une glace

Cet autre moi à bout portant
 

Être  l'étranger à moi même
Qui me sourit, me décourage
Me fait d'une larme un naufrage
D'un simple baiser un poème.
 

N'être en soi qu'une déchirure
Tout en question mais sans réponse
Toujours au fond la meurtrissure
Qui pardonne autant qu'elle dénonce

 

N'être plus que ce clown en pleur

Donnant chaque jour une fête

Cependant que le cœur, la tête

Au cirque sont des gladiateurs

 

Mon autre moi, mon pauvre frère

Enchaînés tout deux à la vie

Comme une étoile et une pierre

Qui nous opposent et qu'elle unit

 

Que de douleur, de déchirures
Pour quelques mots en partage
Idées finissant en carnage

Et les reniements en blessures

 

Cette âme que je cherche en lui
Cet autre moi qui me partage

La raison qui nous désunit
Sont de la pensée l'apanage.

 

La beauté naît de cette énigme
Être multiple et n'être qu'un
Ce paradoxe plus qu'aucun
Du nom d'homme est le paradigme

Moi et moi enfin réunis
Pour le meilleur et dans le pire,
Combattant la schizophrénie,
Au désespoir offrons un rire.

 

 

Je sais c'est un peu long!! Merci à ceux qui en sont venus à bout.



#2 M. de Saint-Michel

M. de Saint-Michel

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  • Une phrase ::Je suis quelqu'un pour qui poésie et respiration ne font qu'un.

Posté 04 juin 2019 - 01:09

Un dialogue intérieur où les deux parties du "moi" s'affrontent: image de la condition humaine...

#3 Laurence HERAULT

Laurence HERAULT

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  • Une phrase ::Notre monde a besoin de plus de poésie
    Mais si l'on cherche bien, elle se niche partout.
    Il y a des fleurs sauvages au pied des grandes tours
    Et le chant des poètes embellit notre vie.

Posté 05 juin 2019 - 07:22

Un peu long, certes, mais combien riche !  Captivant de bout en bout !

 

 

Je n'ai pas le temps de poursuivre, ce matin, mais j'y reviendrai...



#4 JMAP06

JMAP06

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Posté 08 juin 2019 - 06:46

Merci de vos courageuses lectures

CDT Philippe