La plage
l'estran
la fleur du mâle
la facture de l'Occident
la rose des vents
jonglant avec les voiles
les larmes
le sang virginal
sur le drap béant
l'épée
la domination
le Pape et le Vieux de la Montagne
enlacés dans la même danse barbare
Gaza et ses morts-vivants
le désert
les arômes
la chaleur d'une bouche
fébrile comme un instant tanné
entre délire et fantasme hors de doute
un peu comme lorsque je me frotte l'oeil
avant de réajuster la cible
et d'honorer le contrat
la plage
les rêves d'Indépendance
l'exil
les militaires
l'excision jamais bien loin
les prières
les viols
le chant du haut de la tour
l'Inde et les belles mauresques
vendues aux harems
et les pirates
qui rêvent encore à cette ville-utopie
que je ne citerai pas
là-bas
au Maghreb
vivre libre à Barawa
ne respirer que des cheveux-chevaux
cadeaux
sourires
éclats de rire
larmes sucrées
la plage
l'exil
les militaires
l'excision jamais bien loin
mon ventre qui parfois masque mon sexe
le vin qui soigne mais ne guérit pas
les mains qui tremblent
l'ONU qui fait ce qu'elle peut
Bidart accueille l'été
c'est tant mieux
les femmes y sont autres
les Belles y sont d'ailleurs
comme d'une braise qui couve encore
comme pour nous rappeler
que l'infini est un fruit à cueillir
sans se soucier des contradictions
et des branlettes de la condescendance patentée
j'ai lu ce que nous refusons de boire
dégusté la fontaine salée
des auspices transcendants
roulé en Harley
adulé mes pas
je suis
le frère
le mari
l'enfant
l'amant
le sage flou
le singe fou
la vertu
la honte
le pardon
l'espoir de doigts
touchant mes doigts
comme une ombre
sublime le soleil
je déchiffre l'estran
je me souviens de regards féminins transhumants
qui englobaient l'univers de vraisemblance
comme une caresse brutale savoureuse
jaillirait assumée
débridée et sensuelle
de l'orgasme décomplexé des cieux.
jim (2010)