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Au montant, à la porte.


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1 réponse à ce sujet

#1 michel à franquevaux

michel à franquevaux

    Tlpsien ++

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Posté 25 juin 2019 - 05:24

Parfaitement au seuil, le doigt sur le montant, la porte est ouverte, le chemin est devant, il ne faut plus regarder et laisser les pieds se poser où ils peuvent, sans craintes, sans alarmes, il faut avancer sur ce fil et jouer l’équilibre, tout y autorise, tout le réclame, la faux, la faux, il est voleur de cailloux

et diseur d’aventures, il prend entre les yeux, les rayons, les éclats. Le ciel est tendu, il perce un orage sous le cœur, dans les dents, l’air est tendu et sombre, sur la porte les doigts sur le montant, il cherche et pose à l’aveugle, à l’aveugle, un pied, un autre et il ne regarde plus ce bas aussi tentant.

Plus d’herbes, plus de sable, le serpent rampe dans la poussière, il est relevé, il regarde loin et droit, en avant, en avant, marchera-t-il, il va marcher, posera-t-il au sol le pied, il posera, il glissera au fil des images mobiles, il glissera les yeux devant. On parle aux autres de cailloux, de vertus,

on s’avance, on se berce, de champs immaculés, de regards longs et tendres, on parle d’escalier, de soi dans la montée, du chemin et on y voit toujours vers le bas, le bas attendre et on compte les herbes sèches, les fleurs fanées, les traces d’ombre, la tête penchée, les yeux serrés pour échapper

à la lumière, regard fendu qui cherche et fuit l’éblouissement, la glace au grand soleil est redoutable, les pieds posés au sol dans l’ombre et les herbes sèches, les fleurs fanées, la bouche ouverte. Il y avait un serpent au coin, sous les ombrages, sous les roseaux, le cœur saisi, la bouche ouverte,

la connaissance recommencée, le chien qui hurle, la voix penchée, il regardait toujours en bas, toujours plus bas, sans effort, sans avenir que le déplacement, la route marchée, les pas, le pied posé sitôt relevé, machine obscure et sans but, une errance droite, chemin accompli, le temps

passe, le temps passe, les jours et l’espace marchés pas à pas, l’ennui le trompe, le plan est simple, que passe, passe le temps, que passe la vie, les yeux en bas on pense en haut, on recommence et on lit le paysage, les saisons et les mots bousculent saison, raison et action, le dire et le faire, être

et rester, et en demeure se contenter du temps simplement passé. Les fleurs et jaunes et blanches, liserons blancs et lysimaques jaunes, tout passe, tout passe et une à une les feuilles sont posées, une nappe sur l’autre, de temps, un grenier comblé de rien, de vent et d’une petite espérance,

la raison pure est la saison, l’été passe et pense et à la place d’un autre et à la place du temps des gens de fortune, le sort en est jeté, les pas sont pierres qui se heurtent une sur l’autre, toujours le regard au bas avec le haut, au fond de la gorge, serpent rompu sec et brisé et répandu, l’eau au bord,

au bord, mourir de soif et de désespérance au bord de l’eau, toujours les doigts sur le montant, sans se détacher du départ, sans avancer, y pensant comme il pense à ses funérailles, voir un peu plus haut, pour l’heure le regard est droit, un peu plus loin, au dessus de cet horizon, les astres

ordonnent, le regard clair est loin porté et il murmure sous les branches, il faut, il faut partir, partir et y aller encore et lever les yeux, oh oui l’herbe est bien sèche, sèche, sèche, oh oui il faut, et il faut mais pour l’heure lever les yeux, se confondre sans regarder les pieds, et sans rater la posture

il est sur son fil, il s’inspire et il veut avancer encore, sans regarder ni pied, ni pas, ni herbes sèches, le feu est en haut, en haut. Il faut jeter le sort et croiser les lignes, le sol et l’horizon et l’inutilité des choses, posées une à une, à côté sans raison, la saison et la raison, la vertu, le dire et le faire.

Le regard loin plus haut, qui avez-vous nommé, qui avez-vous nommé, je nomme la liberté, la liberté posée sur des fétus de paille, sur la paille libre et fort, il avance et pose le pied, pose le pied sur la terre sèche et doucement il commence, il commence une fois encore et le pied glisse, les doigts

quittent le montant vers le plus haut, vers le plus loin. Détachés de la porte, les doigts légers dans l’air, battus.

13 Juillet 2011.


#2 Hattie

Hattie

    Tlpsien +++

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  • 6 142 messages

Posté 25 juin 2019 - 02:20

Parfaitement au seuil ‘ que j’opposerais volontiers à demi-seuil.  Question de franchissement.
  Cheminement moral   ___ libre, on se lance déjà  dans l'inconnu  ___   avant de refermer la porte.