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La chaleur caniculaire
Me contraint à chercher
La fraicheur d’une ombre
Dans un lieu sombre
Je joue la taupe
Au fond de son repaire
Sous terre
Fuyant la lumière
Hostile aux vers de terre
Ne pouvant creuser le sol
Ni le fa ni le mi ni le ré
Je me contente du do do
D’une petite sieste.
Je maugrée et je peste
Contre le soleil
Tyran sans pareil
Qui nous tient en prison
Dans un état funeste
Proche de la pâmoison
Tout excès est nuisible en tout
La fraîche douceur d’une verte frondaison
Se mue en enfer
Le joyeux ruisseau ou s’amuse l’eau
Devient sec et aride
Marqué de nombreuses rides
De terre sèche et d’argile
Si fier il se montre fragile
Les oiseaux chanteurs
Deviennent muets de torpeur
Les fleurs vivaces exubérantes de couleurs et de grâce
Abandonnent la partie du concours d’élégance
Epuisées vaincues par la souffrance
Elles s’éteignent
Ne conservant qu’une mèche noircie
Comme une chandelle après une débauche de lumière
Le zéphyr aimable souffleur
Du théâtre de la nature
Quitte la scène n’assumant plus son rôle de refroidisseur
Comme un artiste abandonnant une œuvre trop difficile
La jument et son poulain
Adorable galopin
Qui la suit comme son ombre
Se sont réfugiés sous un pommier
Pare soleil improvisé
Des escadrons de mouches
Indéfinis et louches
Les harcèlent de leur piqures
Renforçant les méfaits de la température
La chaleur caniculaire
Plombe l’air
Le soleil nous rappelle à son bon souvenir
Il est notre véritable géniteur
Et si nous nous croyons autonome
Nous ne sommes que ses humbles débiteurs !