Des millions d’insectes sortent sous la chaleur
Quand arrive l’été ils partent sur les routes
Tous à la file en emportant leurs provisions
Leur poste de télévision cassant la croûte
Jurant durant d’interminables processions
Ils sortent de sous la terre pour muser à l’air libre
Ventres affamés par onze mois de privations
A la recherche d’un sens d’un possible équilibre
Après onze mois d’efforts privés de sensations
Vivants en colonies sur des terres arides
Ils doivent supporter le poids d’une pyramide
Esclaves d’une reine semblable à Pharaon
Lointaine inaccessible paradant tel un paon
Ce sont des portefaix des dockers des coolies
Qui doivent sur leur dos transporter des colis
Poursuivant leur labeur avec abnégation
Se jugeant inférieur de par leur profession
Ils se laissent piétiner sans qu’on prête attention
Travaillant sans salaire payées à coups de fouet
Toujours à suer à ployer sous la charge
Sans eau à boire pour nourriture d’infâmes brouets
Écrasés sous le faix ou par les roues des chars
Jamais ils ne protestent ni se montrent grognons
Ayant toujours été reçus par des horions
Et partageant les gnons sans poser de questions
Alain