Aller au contenu

Photo

L'appel des damnés


  • Veuillez vous connecter pour répondre
Aucune réponse à ce sujet

#1 PaulMUR

PaulMUR

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 400 messages
  • Une phrase ::J'ai deux épaules pour ne rien porter du tout et un stylo pour écrire des bêtises.

Posté 05 juillet 2019 - 02:50

J'ai perdu la raison, j'ai perdu mon navire,

L'océan m'a tout pris et mon esprit chavire,

Allant de ci de là pareil aux feuilles mortes,

Qui ne disent plus rien et que le vent emporte.

Un cri à mes tympans excite ma douleur

Et donne à mon visage une triste pâleur

C'est l'esprit des damnés qui vient chercher son dû;

Ils réclament de moi tout l'enfer que j'ai bu,

Les désirs assouvis au lit de courtisanes,

L'épouse délaissée pour le charme tzigane.

 

Qu'ai-je fait dont les dieux pourraient me reprocher,

Qu'ai-je fait dont le nom pourrait être péché ?

Ils m'ont donné leur eau et je l'ai avalée.

Ils m'ont donné la femme et je l'ai désirée.

Est-ce ma faute à moi si leur eau était bleue,

Si mon désir traînait aux trottoirs des banlieues ?

Est-ce moi qui ai fait le vin meilleur que l'eau,

Si au lit je préfère la louve à l'agneau ?

L'hétaïre est meilleure aux poètes que l'épouse

Car l'esprit du poète rien que le vent épouse.

 

Ces appels qu'ils me lancent toujours et en tous lieux,

Est-ce là tout ce dont savent offrir les cieux ?

Les dieux sont-ils des saints ou de simples pourceaux,

Voulaient-ils que je sois un éternel puceau ?

Pourquoi m'avoir choisi, pourquoi m'avoir tenté ?
Mon esprit souffre trop d'être si tourmenté.

Qu'ils me laissent la joie même étant éphémère,

Je ne crois plus en rien, j'ai tué mes chimères.

L'amour m'a trop vieilli dans son habit impur

Pour que j'attende encore un sourire du futur.

 

Je n'ai plus que la mort pour fleurir mon tombeau,

Elle seule permettra de porter mon fardeau.

Il me reste bien peu car le destin s'en vient.

Si je ne suis un homme, du moins suis-je un vaurien,

Mais le mal que j'ai fait, je l'ai fait de tout cœur

Tout en sachant que la vie m'en tiendrait rancœur.

Laissez-moi donc mourir parmi ma pourriture,

Durant ma pauvre vie elle me fut nourriture.

Je n'ai eu que le laid pour ma consolation:
Souffrez car je n'ai peur de votre punition.