De noirs bataillons de fourmis marchent en colonnes
Dans l’air brûlant des sauterelles fusent comme des balles
La terre à soif tout n’est que paille et tout s’emballe
Les hirondelles ordonnent la chasse aux moucherons
Les chauves-souris sortent la nuit en escadrons
La guerre éclate sans crier gare sur l’échiquier
Chacun avance ses pions fourbit ses armes
Excepté les buveurs de sang et les banquiers
Ceux dont le cœur s’alarme pleurent à chaudes larmes
Avec les moustiques les insectes qui piquent
Des rixes éclatent les échauffourées font des morts
Dans ces luttes fratricides des hommes s'entre-tuent
Combats dantesques que les échecs perpétuent
Tant de passants succombent aux rengaines des sirènes
Comme on casse des pipes dans les fêtes foraines
De la lumière c’est la victoire qu’on commémore
L’ombre s’est retirée pour fêter l’armistice
Les lys de juillet tirent un feu d’artifice
Les fleurs en robes de princesses portent chapeau
Et les roses trémières agitent leur drapeau
Alain