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Les fleurs.


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1 réponse à ce sujet

#1 michel à franquevaux

michel à franquevaux

    Tlpsien ++

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Posté 25 juillet 2019 - 07:09

I

Revenu vers l’âpre, âpre liberté.

T’avait parlé tout bas de l’âpre, âpre liberté, du remords, des soucis, des occupations, des aventures, des il t’avait parlé. Il flotte sur le ciel bleu, sur les nuages au loin, au loin, noirs et passants, ils passent, au loin ils se mêlent, ils ensablent les fleurs, les vents contraires, ils déplacent les palpitations.

Les fleurs, chair meurtrie, assoiffée, et il t’avait parlé du reste, ce qui reste, qui n’est plus, une limite, il faut passer et flotter, revenir, se dire et se donner. Des remords, des étendues et de l’oubli où sont les restes, les mensonges, les fleurs. Les affaires, tout est en tas, tout est en sac, une sur l’autre, une sur l’autre, tu reprends une à une, une pièce et le reste, l’histoire, les pieds meurtris, la chair éclaboussée, l’oubli à venir, la fin, l’histoire lente et lente.

Le fruit au panier, sur le rebord, d’en haut en bas, vers le calme, il te viendra, il te pensera, il sera pour toi, pour ton histoire, pour ta peine. Tu tournes et tu te vides, le pied tordu au sable sali, un regard vers l’inquiétude, vers le semblant, la face grimée, les fleurs en mots sans suite ni commencement.

Il te faut les fleurs, il faut arracher et couvrir une à une les flammes vives, éteindre et souffler, le vide viendra là ou le visage se fige, le calme est désolant et il te disait. T’avait–il parlé de l’âpre liberté, du réveil, du sursaut, de l’angoisse.

Les mots sont figés, tu ne réponds rien, tu tournes et tu n’effeuilles rien, les arbres sont en place, la vision est claire, le ciel est bleu, les nuages noirs passent dans l’air, dans l’air, dans ta tourmente, le sol est posé, le sable est posé, et la foule partout des fleurs, le pied est tordu sur la rive que dire, que faire. L’écho, le calme sans repos, l’oubli, tout est oublié, tout grandit.

Il se ferme, il se forme, il se prend et tient l’allure, le pied est tordu, il avance, il avance, sur le chemin perdu et fatigué, dans l’ignorance les fleurs sèchent, le calme est réduit.

Il se cramponne et il commence, il avançait, il avançait, il est repris, il cherche le calme et le repos, il ne trouve, il est désolé et rompu sur le sable, sur le tranchant, la chair meurtrie, la bouche pauvre, le souffle défiguré, les fleurs, le calme à l’abandon, sans suite, le chaud revient, s’impose.

Il t’avait tout bas parlé de l’âpre, âpre liberté, les méchants, les rêveurs sur la même route, dans le silence avant, avant l’oubli, ô, ma mémoire, le vent, les arbres, les oiseaux, les fleurs, le savoir, la vie perdue, il avance vers. Tout tient, tout tient, tout menace et s’inscrit dans le matin tremblé. Dans le vide sans louange, dans l’obscurité, entre le bleu et les nuages, il marche et cherche les fleurs, et il s’inscrit.

 

II

La bouche est incertaine.

Il surgit et donne une explication et il prend et dit une chose, une chose, une autre, une construction, une incroyable vérité, le calme est du, à fleur de vie et d’espérance, de cailloux ternes, de verres voilés du sang des pierres, du sable déposé sur le pied, sur la main.

Le brouillard accumulé, l’oppression, la joie enfuie, seul hors du champ, sans mots, l’espérance lancée, il cherche les fleurs et se console aux murs, aux pierres, aux pieds blessés.

Il commente son avenir, le flot, le tumulte, la révolte, la négation, tout avance et rien ne tient. Il se donne en tranchant une once d’espérance, une part de liberté, de vérité, de calme, de repos. Le feu dévore, dévore, tout est franchi, tout est tordu, il cherche les fleurs et compose.

Sur le sentier plat, si lent, la vie, le vent, le rêve, lancent et disparaissent. Par cœur, par cœur, avec le cœur, avec la voix, avec la sève, la chair meurtrie, le pied lancé, la bouche amère, il chante les fleurs sur l’instant, il jette des figures à l’espace, sa faiblesse vient, le mal est sûr.

Il est venu, il dépose les fleurs au tranchant de sa vie entière, en reflets, en reflets, et d’or et d’incendie, de désespoir et de crainte.

Où est-il, où est-il, il vient, il tend la main, il franchit, il a perdu sa trace, il a fait le plus grand du voyage, la part maudite.

Un secret lourd, la vie arrachée, les murs tombent, le calme n’y viendra. Le calme, la sagesse, tout est perdu, les fleurs, tout est inscrit au mur, aux lèvres, les notes sont figées, la chanson est de marbre, l’effroi lisse la main, la bouche est amère, épouvantablement tendu, perdu sur la pierre, sur le secret.

Les temps sont lourds, les temps sont mûrs, épis jetés, épis lancés sur l’épaule, dans le tas de la vie inquiète, sans la nuance, sans rien de bien, de grand, rien de beau. Une spirale, elle tourne sur son vide, il compte les fleurs, les pas et décide.

L’esprit est vide, le temps est seul, et seul il organise. Ô bois sculpté de temps confondu, la terre est lourde, rien ne répond et rien ne tourne, rien ne dit. Il est perdu et sans raison, sans lien, sans louange, mais les fleurs. La vie défile à l’horizon.

Pour que le temps enfin se relève et contraste, moisson petite et lente, je couperai une à une, les fleurs.

28 Juillet 2011.



#2 hasia

hasia

    Tlpsien +++

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  • 1 774 messages

Posté 25 juillet 2019 - 08:13




... et si le désabusement offrait, encor, ce doux refuge __tant attendu__

belle journée

hasia