Sécheresse
Tambours de pluie,
Il faut qu'il pleuve
Dès maintenant
Toutes les femmes
Elles prient avec foi
Dans la trop vieille église
Les hommes crient
Leur grand désespoir,
La sécheresse qui est là
Mais le soleil est aussi là,
Trop puissant,
Et tout immobile,
Ciel bleu, rayonnant,
Le vent d'Argôat
Souffle chaud
Vers la mer d'Armor
Les marins, ils vont loin
De tous ces gens de la terre
Mais la terre
Elle crie pour
Que la pluie
Elle se lève de la mer
Les gamins crient haut,
Et ils gueulent
De plus en plus fort
Merlin et Mélusine
Ils sont convoqués
Par tous ces gens de peu
Le mage et la fée
Ce sont les garants
Des rêves et des sources
Le dieu des déserts
Il dessèche la campagne,
Un dieu de force
Mais la fée
Elle est la grande pourvoyeuse
De l'amour des gueux
Merlin l'avait prédit :
Viendront les jours
Où la terre séchera
Parce que le dieu de force
Par sa loi d'airain tout brûlera
Mais que faire à cette heure ?
Sinon prier pour que vienne la pluie,
La douceur du printemps
C'est aussi la bonne compagne de la nuit
Mélusine la femme-serpent
Dans le cœur, doute insinuera
Le démon femelle
Contre le dieu purificateur
Au grand feu qui brûle
Mais vent qui vient
Il souffle de mer
Vers terre,
Et alors tout va mieux
Et démons ou dieu fou,
Dans nos cœurs,
Tous on oubliera
La sécheresse
Et on aimera vivre
Bruno Quinchez Paris le 17 mars 2004 et remise en forme 27 juillet 2019