Un songe et des étoiles frileuses,
A combien d'années de lumière,
Sont les licornes aux tendres yeux,
Pour combien d'hommes vivants,
Ce grand rêve est promis ?
A combien d'innombrables vies,
Notre terre est-elle encore permise ?
Dans combien de temps,
Verrons-nous les fleurs des étoiles ?
Dans nos rêves, ces soirs couchants,
Coexistent, les cauchemars puissants,
Des pauvres licornes songeuses,
Et la peur, les fait trembler,
Moi, petit homme,
Comme, j'aimerai parler,
A ces cavales de tous nos inconnus,
Ou aux sirènes, des cieux d'Altaïr,
Ou à ces terrifiants, dragons d'Orion,
Mais les verrons-nous ? Toutes ces chimères,
Tous ces nouveaux amis, dans l'immense ciel,
Mais les aimerons-nous ? Nous! L'Homme,
Nous maîtres, des arbres, et des bêtes,
Nous les destructeurs, prédateurs insatisfaits,
La terre est promise, a des artisans de la paix,
Ce futur est pour nous, les fils de la terre,
Mais la vie lointaine est encore ce mystère,
Et la lune, elle avance comme un diadème,
Devant la face des cieux, les rutilants martiens,
Nos voisins, auront-ils peur de nos rêves ?
Mère! Toi ma bonne vieille terre,
Penses-tu qu'ils aimeront ce poème ?
Le cœur de notre mère atomique,
Bat encore, pour les enfants des hommes,
Mon chat qui rêve, rêve, des immenses,
Globicéphales bleus, et les oiseaux crèvent,
Et nos heures passent, notre temps est encore à bâtir,
L'avenir est pour demain, cet avenir tout ou rien,
C'est le présent, le toujours ou le jamais,
Pourrons-nous, longuement parler,
A nos étranges voisins ?
Verrons-nous les blanches licornes
Aux yeux rêveurs et sans fonds ?
Bruno Quinchez (Morsang sur orge octobre 1994)
