Le lever d'Ivan
Au réveil, dans cette fin de mois d'Août, le petit matin lui semble avoir
déjà un air de rentrée. Il fait nuit. Plus tard, le soleil sera plus oblique et
il entrera plus loin dans la chambre. La lumière jouera au chat et à la
souris avec les feuilles des arbres agitées par la brise.
Un matin frais.
Propice au rêve, au souvenir des anciennes odeurs de rentrée des
classes : des encriers en émail blanc dans lesquels le maître versait
de l'encre violette. Il écrivait avec son porte-plume d'une écriture fine,
plein et déliés. Les encriers prenaient une couleur dorée quand l'encre
séchait.
Il se réveille, avale un café chaud, et mange une glace.
Du chaud et du froid, comme le temps qui hésite entre les deux.
Il est six heures.
Dans le matin l'aube se lève à peine. Il fait presque noir.
Il sort les chiens qui sautent et aboient de joie, et courent
sur leur chemin qu'il connaissent par cœur.
Ca galope, ça se roule par terre de plaisir, ça sent les odeurs laissées
par d'autres …
Plaisir de vivre.
Il respire profondément.
Il contemple le paysage.
Quand il fait beau, on voit, au loin, les Pyrénées.
Il revient sur ses pas. Les chiens le suivent, à chacun son rythme.
Voilà la porte de sa maison. Il ouvre. Les odeurs familières l'assaillent.
Paix, calme et harmonie y règnent.
Quelle douceur ce matin !
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