Parfum d'hier.
Enfoncée dans la colline,
Comme un coin dans une bûche,
La chaumière regarde passer les années.
Plantée là par les aïeux,
Ses pierres se confondent avec les rochers environnants.
Dominant la vallée,
Elle regarde la rivière onduler entre les rochers.
Jouant à cache-cache avec les arbres,
L'onde court vers la mer.
Tandis que la maison se réchauffe autour de la cheminée,
Les plafonds craquent de plaisir en se souvenant des soirées,
Ces soirées où il n'y avait pas la télé.
Les poutres bardées de clous,
Rêvaient à ses trésors passés,
Où la vaisselle était accrochée,
Entre saucissons et lard fumé.
Tout ce mobilier parfumé à la fumée de châtaigner,
Se souvenait.
Les bancs usés par ces culottes de toile,
Lustrés par le velours des robes,
Les tables creusées se remémoraient les soupes d'hier.
Toute la maison n'était que souvenir !
Chaque génération avait marqué son passage.
Même les fondation se souvenaient des tremblements de terre,
Qui lui secouèrent l'échine.
Aujourd'hui chaîne hi-fi et télé meublent les soirées.
Mais personne ne veut boucher la cheminée,
Pour la remplacer par un tas de tôles chauffantes.
Tous les soirs la fumée de châtaigner,
Continue de parfumer ces meubles modernes,
Qui ! La nuit venue,
Ecoutent les histoires des poutres et du plancher.
LM 5/02/2004