Tiens, c'est déjà fini
Tout ce monde imbécile
Que je croyais parfait
Que je croyais humain
Qui n'est que pourriture
Avalé sans vouloir
Qui rentre doucement
S'arrêtant à la gorge
Il fait un mal de chien
Et le chien suit l'exemple
Il veut se suicider
Parce que c'est déjà fini
La beauté et la vie
La vie et ses femelles
Les femelles et la mort
Tout s'enchaîne
Comme une usine
Où l'on crève à s'enchaîner
Et d'où l'on sort toujours seul
Parce que l'enchaînement était fictif
La vie, c'est un poker
Ou l'on perd ou l'on gagne
Mais même si l'on gagne
On est toujours perdant
Ça me fait dégueuler
Et je dégueule
Sur le trottoir lavé
Devant le ministère
Je mets ma pourriture
Et je leur rend leur bien
Il n'y a plus de saison
Il n'y a plus que le rien
Et c'est déjà beaucoup
Je crève à m'émouvoir
Pour une quelconque putain
Qui se prend pour Marie
Après être baisée
Elle se croit toujours vierge
Comme si ma verge était un dieu
Qui entrerait sans laisser de traces
Son ventre n'était qu'un champ
Que j'ai labouré jour après jour
C'était de la rocaille
C'est maintenant de la boue
Comment voulez-vous donc
Faire pousser des poireaux
Pour y nourrir l'extrême
Ma cigarette et moi
C'est l'ennui de la femme
C'est le cou des pendus
Qui se tordent de rire
En regardant la vie
Du haut de leur potence
Comment voulez-vous donc
Que j'apprenne à mourir
Quand on renie la mort
Pour jouer au hasard
Un paradis absent
Tiens, c'est déjà fini
Allons-nous en ailleurs
Regarder le soleil
Comme une étoile morte
Nous sommes déjà morts
Alors pourquoi mourir
Moi qui ne sais plus rien
Je te sais sous tous tes angles
Jusqu'aux plus moribonds
Et je reprends la vie
En jouant au poker
Et j'y gagne la mort
Que j'emporte avec moi
Dans un papier journal
Rempli de faits divers
Et de joueurs perdants
Qui se tuent d'espoir
Devant les casinos fermés
Pour cause de fortune
Allons-nous en ailleurs
Car c'est déjà fini