image éclatée à la surface de l'eau,
paysage de collines et de lisières
se défaisant et se recomposant
sans cesse sur le miroir du lac,
mon âme en morceaux essaie en vain
de rassembler ses oripeaux sanglants
au sortir de la nuit,
tel le cormoran, affamé, désespéré,
rompu qui, d'un coup de bec
s'est percé le flanc
et,
dressé au sommet d'un arbre mort
échoué près de la rive
et à demi enfoui dans les boues,
étend ses ailes en croix,
le cou tendu vers le ciel,
pousse son long cri lugubre,
déchirant,
comme l'Autre au haut du Golgotha