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(Anthologie permanente) Hans Faverey, Poésies


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#1 tim

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Posté 11 novembre 2019 - 02:08

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<p class="MsoNormal blockquote" style="line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; line-height: 125%; font-family: 'Garamond','serif';"> <a class="asset-img-link" href="https://poezibao.typ...bd78b200c-popup" onclick="window.open( this.href, '_blank', 'width=640,height=480,scrollbars=no,resizable=no,toolbar=no,directories=no,location=no,menubar=no,status=no,left=0,top=0' ); return false" style="float: left;"><img alt="Faverey" class="asset asset-image at-xid-6a00d8345238fe69e20240a49bd78b200c img-responsive" src="https://poezibao.typepad.com/.a/6a00d8345238fe69e20240a49bd78b200c-100wi" style="width: 100px; margin: 3px 15px 5px 5px; border: 1px solid #969696; box-shadow: 8px 8px 12px #aaa;" title="Faverey" /></a>Les éditions bruxelloises Vies Parallèles <br />publient <em>Poésies</em> de Hans Faverey, <br />important poète néerlandais (1933-1990) <br />non encore traduit en français. <br /><br /><em><br /><br /><br /><br /><br /><span style="font-size: 14pt;">Horloge, vaisseau du désert</span><br /></em><br />Le vaisseau du désert : <br /><br />telle est la montre. <br /><br />Je préfèrerais me défaire<br />de la montre, et faire<br />naufrage sur une page<br />qui me ramène dans la bonne voie, <br /><br />que de renoncer au désert<br />parce que possédais une montre. <br /><br /><br /><br />Cela commence ainsi, et doit rester<br />si longtemps, trop longtemps commencé. <br />La répétition aigrie règne ; <br />triomphe dans un dur fleurissement<br />des plus sauvages. Dans la répétition<br /><br />se montre lâinfructueux, <br />se découvre lâimmobilité. <br />Ainsi une aubépine<br /><br />faite avec amour ; <br />une telle amante, la main<br />encore sur le pied de vigne,<br />dégelée à mort<br /><br /><br /><br />Comme aucune guêpe<br />1 dirige à présent quelque chose comme<br />un dard vers 2, qui nâen est pas<br />une non plus, bien que les deux<br />soient encore des points sur la même ligne, <br /><br />dans le même paysage, <br /><br />où lâon nâaime jamais se rendre, <br />quand on nâa rien à y faire<br />et rien à en attendre.<br /><br /><br /><br />Dâabord il nây eut rien. <br /><br />Ensuite, il y eu plus que quelque chose.<br />Puis il se révéla en rester trop ; <br /><br />enfin, il ne me restait<br />plus rien. Le début<br />de la fin ; <br />câest pas tout ça. <br /><br />Ce qui aurait pu exister<br />de ces choses, a existé, <br />ou aurait pu exister. <br /><br />Ou sâest étouffé dans le silence ; <br />ou nâa jamais existé. <br /><br /><br /><br />En plein milieu dâun jour clair.<br /><br />Sur toutes les façades rougit la rouille.<br />Lâevergreen fleurit ; <br />le cactus pousse aussi. <br />Jâentends bruire la mer. <br />Le temps presse.<br />Le temps est court. <br /><br />Si demain le vendredi 13<br /><br />tombe un 29 février, <br />un pendu accroché par les poignets, <br />les chevilles ou le cou peut aussi<br />pouvoir inviter le bourreau à danser. <br /><br /><br /><br />Mir nix : dir nix<br /><br />Ne rien tirer dâune chose.<br />Ne pas pouvoir sentir quelquâun.<br />As-tu réponse à la mer ? <br />A-t-elle réponse à la mer ? <br /><br />Presquâaussitôt les yeux que tu trouves beaux<br />sont en quartz fumé, le quartz<br />qui tâaime bien part en fumée. <br /><br />Nâavoir rien tiré dâune chose. <br /><br />Ne jamais avoir à aller nulle part.<br />Ne rien pouvoir oublier. <br />Faire rien de rien. <br /><br />Dir nix : mir nix. <br /><br /><br /><br />Bien plus tard peut-être,<br />quand mot et porte-manteaux<br />auront depuis longtemps fané, <br /><br />et que la mouche à merde, <br />fleurira avec vigueur â<br /><br />verdâtre avec un souvenir<br />de bleu, et que la réalité<br />lentement sera remontée : <br />un scaphandre avec encore<br /><br />quelquâun dedans ; si toi ou moi<br />voulons relire ceci : pour savoir<br />ce que ça dit, disait ou ce quâil y aura. <br /><br /><br /><br />Le désert, aveugle<br />monotone mélodieux,<br />habitant une île<br />aux oreilles de renard<br /><br />Avec le cé de cité<br />cette même cécité est presque<br />ce cyprès sous lequel je me tiens, <br /><br />attendant que le schubertinage<br />sâarrête. Souvent un désert<br />est encore plus dur à passer à gué<br />quâune mer. Aucune abeillle<br /><br />ne choisit jamais une rose séchée.<br />Sous la mer non plus on ne trouve<br />de ces poutres. <br /><br /><br />Hans Favery, <em>Poésies,</em> traduit du néerlandais (Pays-Bas) par Kim Andringa, Éric Suchère &amp; Erik Lindner, Préface dâErik Lindner, Editions Vies Parallèles, 2019, 672 pages, 30â¬, 2019, pp. 279 à 286.<br /><br />Hans Faverey est né en 1933 à Paramaribo, capitale du Surinam alors colonie des Pays-Bas, et décédé à Amsterdam en 1990. À l'âge de cinq ans, il émigre aux Pays-Bas, sans son père qu'il ne reverra que peu de temps avant sa mort. Pendant la guerre, il échappera de peu à la mort. Il travaillera comme psychologue clinicien à l'université de Leyde. Il se mariera avec Lela Zeckovi, une poète yougoslave. Travailleur infatigable qui ne cessait de revenir et revenir encore sur la moindre parcelle de chacun de ses poèmes, il ne publiera que 9 recueils de poésie. Ce n'est qu'à partir de son troisième, <em>Chrysanthèmes, Rameurs, </em>que son travail attirera l'attention d'une critique peu étendue mais admirative. D'abord considérée comme hermétique (ses premiers poèmes furent systématiquement refusés par nombre de revues), sa poésie a peu à peu gagné en popularité. Aujourd'hui, il est unanimement considéré, à côté de Gerrit Kouwenaar et Lucebert, comme l'un des poètes néerlandais les plus importants du vingtième siècle. Étudiée un peu partout à travers <em>le </em>monde, son oeuvre est traduite dans une vingtaine de langues.<br />Lecteur curieux et attentif de la poésie de son temps (il connaissait remarquablement bien les poésies française, américaine ou asiatiques), Hans Faverey a composé (littéralement composé) une Åuvre aussi exigeante quâoriginale. À lâécart des écoles esthétiques il a lentement construit un monument à la littérature. Alors quâelle était depuis longtemps admirée, traduite et étudiée en de nombreuses langues, il manquait à cette Åuvre essentielle une traduction française ambitieuse. Avec ces Åuvres complètes, câest bien lâune des Åuvres majeures de la poésie du vingtième siècle que nous vous proposons de découvrir. (<a href="http://www.vies-paralleles.org/book/poesies/">Note de lâéditeur</a>)<br /><br /><br /></span></p>
<p class="MsoNormal blockquote" style="line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px; text-align: justify;"> </p><img src="http://feeds.feedbur.../~4/su2852y59VY" height="1" width="1" alt=""/>

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