Qu’a donc fait cet homme de son obscure vie
Pour mériter la croix et l’infâme agonie ?
À vrai dire son crime, au seuil de l’autre rive,
Fut tout entier lavé dans le sang et l’eau vive.
Il souffrit l’épreuve qui n’était que justice,
Le corps aux abîmes mais l’esprit tel un lys
À la droite du Christ aux heures de ténèbres.
Sa mort au Calvaire sous des dehors funèbres
Le fit, par ses larmes, entrer en paradis.
L’autre, tout en armes fut livré à sa lie ;
L’un pris, l’autre laissé, mystère du salut,
Où l’invincible grâce élève les élus.
Mais d’où vient que certains se rendent à l’Amour
Et que d’autres âmes se damnent sans retour ?