Aller au contenu

Photo

(Anthologie permanente) Emily Dickinson, Un ciel étranger


  • Veuillez vous connecter pour répondre
Aucune réponse à ce sujet

#1 tim

tim

    Administrateur

  • Administrateur principal
  • PipPipPipPip
  • 5 689 messages

Posté 06 décembre 2019 - 10:08

 

6a00d8345238fe69e20240a4a5c237200c-100wiLes éditions Unes publient Un ciel étranger dâEmily Dickinson,
dans une traduction de François Heusbourg.
On peut lire cette note de lecture du livre par Laurent Albarracin.






Le vent a commencé à secouer l'Herbe
Avec des mélodies sinistres et basses â
Il a lancé une Menace à la Terre â
Une autre, au Ciel â
Les Feuilles se sont détachées des Arbres
Et dispersées dans tous les sens â
La Poussière s'est rassemblée comme les Mains
Et a jeté la Route au loin â
Les Chariots ont accéléré dans les rues
Le Tonnerre s'est hâté lentement â
L'Éclair a révélé un Bec jaune
Et puis une Serre livide â
Les Oiseaux ont barricadé leurs Nids â
Le Bétail s'est accroché aux Granges â
Puis est tombée une Goutte d'une Pluie Géante
Et puis comme si les Mains
Qui retenaient les Barrages, avaient lâché prise,
Les Eaux ont fait sombrer le Ciel,
Mais elles ont ignoré la Maison de Mon Père â
Fendant juste un Arbre en quatre â

The Wind begun to rock the Grass
With threatening Tunes and low â
He threw a Menace at the Earth â
Another, at the Sky â
The Leaves unhooked themselves from Trees
And started all abroad â
The Dust did scoop itself like Hands
And throw away the Road â
The Wagons quickened on the streets
The Thunder hurried slow â
The Lightening showed a yellow Beak
And then a livid Claw â
The Birds put up the Bars to Nests â
The Cattle clung to Barns â
Then came one Drop of Giant Rain
And then as if the Hands
That held the Dams, had parted hold,
The Waters wrecked the Sky,
But overlooked My Father's House â
Just quartering a Tree â



C'est l'Aube â petite Fille â n'As-Tu donc
Rien de Prévu Aujourd'hui ?
Ce n'est pas dans tes habitudes, d'être en retard â
Reprends ton travail â

C'est Midi â Ma petite Fille â
Hélas â es-tu encore en train de dormir ?
Le Lys â attend que l'Epouse â
L'Abeille â As-tu oublié ?

Ma petite Fille â C'est la Nuit â Hélas
La Nuit est pour toi ce que
Devrait être le Matin â As-tu entamé
Ton petit Projet de Mourir â
Si je n'ai pu, t'en dissuader, ma Douce,
J'aurais pu â t'aider â


âTis Sunrise â little Maid â Hast Thou
No Station in the Day ?
âTwas not thy wont, to hinder so â
Retrieve thine industry â
âTis Noon â My little Maid
Alas â and art thou sleeping yet?
The Lily â waiting to be Wed The Bee â
Hast thou forgot?

My little Maid â âTis Night â Alas
That Night should be to thee
Instead of Morning â Had'st thou broached
Thy little Plan to Die â
Dissuade thee, if I c'd not, Sweet,
I might have aided â thee


La Patience â a une Apparence paisible â
La Patience â Regarde au fond â
C'est la force futile d'un Insecte
Entre deux â Infinis â

Fuyant de l'Un â à l'Autre
S'élançant sans succès â
La Patience â c'est l'effort de Sourire
Au milieu des frissons â

Patience â has a quiet Outer
Patience â Look within â
Is an Insect's futile forces
Infinites â between â

âScaping One â against the Other
Fruitlesser to fling
Patience â is the Smile's exertion
Through the quivering â

Emily Dickinson, Un Ciel étranger, traduit de lâanglais (États-Unis) par François Heusbourg, postface de Flora Bonfanti, Editions Unes, 2019, imprimé en typographie, 112 p., 20 â¬, pp. 12/13, 42/43 et 50/51.

sur le site de lâéditeur :
« Après Nous ne jouons pas sur les tombes (2015), qui présentait un choix de poèmes de lâannée 1863 â la plus prolifique de lâauteur â et Ses oiseaux perdus (2017), qui se concentrait sur les 5 dernières années de sa vie (1882-1886), nous éditons aujourdâhui des poèmes écrits en 1864 par Emily Dickinson. Cette année-là, Dickinson, alors en pleine effervescence créatrice (850 poèmes composés entre 1862 et 1865), effectue un séjour long de 7 mois à Boston pour soigner ses yeux, ce qui réduit sa production poétique (98 poèmes recensés). Ce « ciel étranger » est donc celui de la grande ville, où Dickinson se sent comme une migrante, nây trouvant pas sa place. Trop dâhumains sûrement, elle qui préfère la compagnie des esprits, des livres et des lettres à celle trop bruyante des hommes. Quel est ce monde que nous habitons, destinés à en être les passagers, parfois clandestins, souvent anonymes, rarement célestes ? Dickinson sâadresse à ses mythes, aux êtres disparus, aux terres imaginaires. Elle ouvre des passages entre lâimmortalité et la poussière, à travers le temps et les douleurs, cherche un endroit où lâécho de sa voix nâest pas la seule réponse. Elle semble invoquer, poème après poème, un compagnon à qui parler, qui ne serait ni un homme ni un dieu. Un soleil qui éclairerait toutes les surfaces de la terre, à rebours de notre nuit, avec tendresse et vérité. 
Nous poursuivons avec Un ciel étranger notre édition des poèmes dâEmily Dickinson regroupés par années, ouvrant à une approche plus précise de cette Åuvre jamais organisée en recueils, mettant au jour les thématiques constantes, les glissements et les impulsions dâune poète mystérieuse, bouleversante et insaisissable.

Emily Dickinson dans Poezibao :
Bio-bibliographie, extrait 1, extrait 2, extrait 3, extrait 4extrait 5, Compte rendu du livre de Claire Malroux, autour dâEmily Dickinson, Chambre avec vue sur lâéternité, entretien avec Claire Malroux autour dâEmily Dickinson, extrait 6, extrait 7, extrait 8, extrait 9, extrait 10, extrait 11, Lieu dit lâéternité, Points, présentation, Car lâadieu, car la nuit (parution), Y aura-t-il pour de vrai un matin (parution), extrait 12, extrait 13, 5 traductions comparées, extrait 13, ext. 14, ext. 15, Emily Dickinson, "En Poussière honorée", traduction par Philippe Denis, par François Lallier, (anthologie permanente) Emily Dickinson, (Anthologie permanente) Emily Dickinson, trois traductions, (Note de lecture), Emily Dickinson, Correspondance complète, par Isabelle Baladine Howald



dYFBRaHoLq8

Voir l'article complet