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(Note de lecture) Il n'y a que la vie, de Daniel Biga, par Jacques Morin


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#1 tim

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Posté 23 décembre 2019 - 11:47

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<p class="MsoNormal blockquote" style="line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; line-height: 125%; font-family: 'Garamond','serif';"> <a class="asset-img-link" href="https://poezibao.typ...c4f2b200c-popup" onclick="window.open( this.href, '_blank', 'width=640,height=480,scrollbars=no,resizable=no,toolbar=no,directories=no,location=no,menubar=no,status=no,left=0,top=0' ); return false" style="float: left;"><img alt="Capture-Biga-325x484" class="asset asset-image at-xid-6a00d8345238fe69e20240a4ac4f2b200c img-responsive" src="https://poezibao.typepad.com/.a/6a00d8345238fe69e20240a4ac4f2b200c-100wi" style="width: 100px; margin: 3px 15px 5px 5px; border: 1px solid #969696; box-shadow: 8px 8px 12px #aaa;" title="Capture-Biga-325x484" /></a>Câest une anthologie des poèmes de Daniel Biga entre 1962 et 2017. Plus dâun demi-siècle de poésie, où lâauteur fut toujours présent par de multiples recueils publiés chez de nombreux éditeurs (le Cherche-Midi, Tarabuste, lâAmourier, Cadex, le dé bleu, Unes, Gros textes et le Castor astral, pour ne citer que les plus fréquents...). Ce quâon peut retenir au bout de la lecture de ces deux cents pages bien tassées, câest que Daniel Biga a commencé son parcours poétique en provoquant un vacarme retentissant avec ses premières Åuvres : <em>Oiseaux mohicans</em> et <em>Kilroy was here !</em> surtout. Une entrée fracassante en poésie, saluée unanimement : il fut considéré comme <em>le</em> poète français de le <em>beat generation</em> ! Et cette renommée initiale brutale lui a sans doute nui après coup, dans le sens où lâon nâa jamais vraiment reconnu à sa juste valeur le restant essentiel de son Åuvre. Or, et câest le grand intérêt de ce livre, pouvoir tout reprendre, et pouvoir lire réunis ensemble ses poèmes montre à quel point son écriture est diverse et originale. Le poète en effet joue aussi bien des mots que des langages. Voici ce quâil dit en écho à une critique dâun de ses auteurs préférés : <br /><br /><em>Pas la moindre séparation entre la vie et lâÅuvre, pas un interstice, pas lâépaisseur dâun ongle. La rare présence dâun juste mâémeut toujours</em>⦠<br /><br />Ce commentaire lui va comme un gant. Et en définitive, le mot « juste » le qualifie parfaitement lui-même. Dès le début, il parle de lui avec une lucidité et une humilité confondantes : <br /><br /><em>nous durerons <br />sans grande convenance sans grand amour <br />par simple simplicité et pour arranger les chosesâ¦</em> <br /><br />Il écrit un peu plus loin ce même constat désabusé :<em> <br /><br />La vie est longue et indécise <br />les années entrent les unes dans les autres <br />sâamoncellent confondues <br />Moi le Monde sâen foutâ¦<br /><br /></em>Une de ses originalités les plus flagrantes aura été dâécrire sur le sexe sans aucune gêne ni la moindre pudeur <br /><br /><em>là où partout le désir me prenait, raidissant la baguette magique au bout du ventreâ¦</em> <br /><br />et rappeler quâhomme certes, il se sait également bête : <br /><br /><em>Combien je me sens-là animal !</em> <br /><br />En outre, en tant quâhomme, devant indiquer pour les impôts sa profession, il note : <br /><br /><em>quâinscrirai-je ? clochard, ermite ? poète ? cultivateur économiquement très faible ? vagabond ? contemplateur dâétoiles ?...<br /><br /></em>Et ce faisant, il résume à grands traits son existence entre Nice et Nantes⦠Daniel Biga a multiplié les angles dâattaque de son écriture dans chaque nouveau livre quâil a publié. Poèmes en prose, par page ou paragraphe, poèmes en vers, courts, longs, avec titre, au début, à la fin, ou sans⦠Sa poésie nâa jamais adopté la même forme, ce qui fait montre de sa part dâune grande inventivité et dâune imagination foisonnante dans les sujets, même si le trait dâunion de cette Åuvre polymorphe demeure le poète et lâhomme Daniel Biga. Et ainsi quâil lâécrit lui-même, on peut le saluer à sa façon: <br /><br /><em>Hommage aux pêcheurs sans ligne</em> <br /><br />Le titre général enfin donne bien la mesure de lâenjeu du poète vieillissant qui retiendra de toute son expérience heureuse ou malheureuse la nécessité et la valeur du combustible humain dans une joyeuse vitalité infinie ou presque.<br /><br /><strong>Jacques Morin<br /></strong><strong><br /></strong>Daniel Biga, <em>Il nây a que la vie</em>, Le Castor Astral, 2019, 264 p., 18â¬<strong><br /><br /><br />Extraits :<br /><br /></strong>beaucoup de poètes semble-t-il exorcisent <br />leurs démons - et leurs anges - dans l'écriture <br />moi mes démons collent à ma vie <br />(et c'est sans doute pour cela que j'avais cru les éliminer <br />par la voie du silence ne célébrant plus que lâÅuvre des louanges) <br />mais voilà qu'ils m'ont réenvahi <br />démons et pourceaux cohortes et troupeaux <br />les voilà qui m'encerclent me pressent m'étouffent ... <br />pourtant je crie pour toujours <br />                           j'affirme: <br />              IL N'Y A QUE LA VIE <br /><br />p. 124<br /><br /><br />même des maquereaux en boîte<br />plus dâune fois<br />mâont sauvé du désespoir<br /><br />p. 163<br /><br /><br /></span></p><img src="http://feeds.feedburner.com/~r/typepad/KEpI/~4/VruiLLtPpj0" height="1" width="1" alt=""/>

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