Ce sera encore
Inutile
On dira ''ce ne sont que des mots
Inutiles''
Mais c'est mon poème 'oneway'
Un hit and run
Sans afféteries, sans arguties
C'est mon poème 'highway'
Qui à toute allure me mènera dans le mur
Tout à commencer
Ce matin
Je me suis
Réveillé
Soudain
En panique
Y avait
RIEN que RIEN
Qu'une autre date
Inutile
Une autre journée
Inutile
Pareille aux autres
Une longue chaîne ennuyeuse
Un poison sournois
Qui vous laisse le cœur assoiffé
À boire la cendre des jours
Dans la grisaille quotidienne
De mon café noir
Souffle une brume amère
Qui me regarde
Avec cet œil qui me dit
Eh! Oui, un jour
Tu boiras ce poison
Quand l'âge sème
Rides et cheveux gris
Et exagère le faciès
Quand on devient
Une caricature de soi-même
Quand le temps qui passe
Nous passe sur le dos
Alors tout s'épaissit autour
Cette saleté, on le sait bien
Finira par nous tuer
Alors, tranquillement, on s'éteint
Inutile vie, inutile journée
Comme ces amis qui sacrent leur camp
Avec leur mélanome ou leur thrombose
Et nous laissent tout seul, livides
Avec ce temps rigide
Ces urnes fragiles
Ces bibelots vides
J'ai toujours les deux pieds su' l' dash
La pédale au fond
Je fonce sur l'autoroute
Je défonce les panneaux de vitesse
Je n'ai aucune excuse
Ma vie c'est my way
Je me relève
Dans le miroir
D'un autre café noir
Le temps s'agite sur l'highway
Mais tout est si tranquille
Dans ma vie à bébelles
Une 'ride' sur mon ''losing way''
À cheval sur mon étoile fripée
Mais on s'en fout on a une tête d’urubu
Et on croit chanter comme un rossignol
Je suis inutile
N'essayez pas de vous cacher
Nous le sommes tous
Devant cette mort
Qui froidement
Nous attend, coûte que coûte
Au détour de la route
Souvent en pleine déroute
C'est le char qui nous assassine
Je ne mettrai pas les freins
Soyez-en certain
Le mur va murmurer si fort
Dans l'éclat de mon poème
Qu'un graffiti de sang
Y restera longtemps
Mais pas toujours...