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(Carte blanche) à Claude Minière : Je pense, donc je suis (opéra ouf)


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Posté 09 mars 2020 - 10:13

 

Je pense, donc je suis (opéra ouf)

6a00d8345238fe69e2025d9b3a99c8200c-100wiJe viens raconter une histoire. Elle est triste mais drôle. Câest lâhistoire de mon Descartes, un manuscrit. Jâai en vue de son édition sollicité je crois bien tous les éditeurs de France et de Navarre*. Non, Descartes est mort. Ses cendres dans un coffre-fort, sa figure en bronze publique, câest bien ainsi.
Et pourtant, il est diablement intéressant dây aller voir de nouveau sur la vie et lâÅuvre de René (1596-1650). Il sâagit dâune base et dâun aboutissement, dâun grave virage de la sensibilité. René Descartes (se) pose lâétrange question Est-ce que je suis ? Réponse : « je pense, donc je suis ». Ouf !
Mais cette réponse intime et démonstrative, reçue bientôt comme « fondatrice », aura une lourde conséquence. Les animaux ne pensent pas, donc ils nâexistent pas. Ils existent, si, mais comme machinesâ¦Désacralisation complète, ruptures, domination, marchandiseâ¦, le contraire du poétique. Dâoù expérimentations, abattoirs,... Bientôt lâhomme aussi sera conçu comme machine et automate. Plus tard, des hommes et des femmes seront désignés comme « sous-hommes » et transportés dans des wagons-à-bestiaux.
La laïcisation de la pensée quâopère le dix-septième siècle rationaliste, laquelle infiltrera les pratiques religieuse formelles, autorisera les conduites les plus inconscientes du caractère divin du vivant. Câest peut-être pourquoi (en même temps que « pour rien ») nous faisons le saut poétique hors une logique du cadavre.

Claude Minière


*Exception : les éditions Tituli ont accueilli Comment peut-on être cartésien, et le publieront.

Image, épitaphe de Descartes, chapelle Saint-Benoît, Saint-Germain-des-Prés.


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