C'était un temps
où l'on disait
qu'il y avait le temps.
Et moi, je sussurais :
"Pourquoi pas ?"
sans ricaner, sans une arrière-pensée.
Puisque le temps était
en ce temps une bouteille
que l'on faisait flotter sur l'eau
avec
à l'intérieur
des bouts de bois vermoulu
qui flottaient vaguement les uns
à côté des autres
[s'il restait du temps
il devait bien
rester des autres]
où l'on voulait voir
un beau navire
d'allumettes
correctement ajustées.
Or, ce n'était que du bois sur l'eau.
Ce n'était pas le chanvre des puissants cordages d'un navire royal.
Ce n'était pas non plus la ruine végétale du tréfonds de l'océan.
Ce n'était pas rien, presque.
On pouvait espérer que les choses flotteraient longtemps ainsi.
Elles se satisferaient de peu, de ce peu, en un contrat à chaque instant renouvelé.
Un vrai rêve publicitaire.
La passion des séries.
On fait des magazines
sur les séries de nos jours.