des raies de lumière,
ici tremblantes, là fébriles,
ailleurs timides ou palpitantes,
à travers les persiennes du ciel
dans une grande moitié du ciel
dans l'autre, une nuit d'encre,
le trou noir // l'outrenoir
rutilant comme la lave
au fond du cratère d'un volcan,
déjà refroidie, à l'éclat de l'acier,
à la sourde fulgurance du jais
partition d'un monde,
d'une seule et même beauté,
ombre et lumière, nuit et jour,
pile ou face, envers ou endroit
.
avec, pour toute frontière,
une ligne d'un bleu céruléen,
ligne de vie, ligne de fuite
du danseur de corde
- cet autre nous-même -,
tendue d'un bord à l'autre
de l'abîme,
entre le crépuscule et l'aurore,
comme une invitation
ou un défi
une ligne entre deux territoires
que tout oppose et que tout unit
si fragile, si ténue, mais sûre d'elle,
constamment menacée mais têtue,
le seul chemin
vers un avenir incertain,
le seul espoir pourtant
d'un lendemain
" Quand un soleil meurt,
un autre soleil va naître
un soleil meurt
pour qu'un autre naisse " *
* dans l'Ancien Testament. Cité sur FI, dans Talmudiques du dimanche 18.10.2020.