La blessure des ornithorynques
En été
Est celle de la raison :
Un h, un y
Un que : qu’est-ce que tu veux dire par là ?
Que tu es intelligent ?
Au contraire veux-tu dire
Que dans les rizières, les campagnes,
Les fleuves, il n’y a que des poissons et des insectes ?
Car en France au moins,
Il y a loups, pies, vers, fleurs, pommes, cigognes, flamands, bretons, idiots, horticulteurs, décontenanceurs
Et pas tant que cela de raison
La raison est assez peu répandue dans la nature oui
Les pierres pensent peu
Les ornithorynques pas beaucoup plus
L’été de plus
(Si j’arrive à comprendre ce que tu veux signifier par « été »)
N’est que peu raisonnable
On a chaud
On a faim
On se cache
Et enfin la blessure :
Je ne sais pas.
Est-ce ses pattes venimeuses
Son bec de travers
Sa queue d’indécis ?
Sa balafre douloureuse
Son manque de tenue
Ses années passant ?
Trois mots
Quelques autres liens de passage
Et je suis perdu
Ce que tu veux dire, mon bon
Je ne le comprends pas car
Le zir de tes pensées périt lausieusement entre ta bouche et mes oreilles.
