A Paul et Virginie
Le grand foc gonflé par le souffle du vent
Donne fière allure au Saint-Géran,
De la hune du mât de misaine
La vigie guette des nuages la traine,
Et au pinacle du gaillard d’avant
La silhouette d’une énigmatique passagère
au cœur des flots reflète une sombre lumière ;
Les dernières lueurs du phare de Lorient
se sont depuis si longtemps éteintes au levant
qu’elle espère enfin voir les côtes de Bourbon ;
Elle se prénomme Virginie, et vibre d’un amour infini.
Son corps se révolte, comme consumé par l’absence
de Paul, de sa jeunesse vantée par Cupidon,
Avide de son reflet, de sa voix, de son essence…
Qu’à travers la houle elle entrevoie la côte enfin !
Qu’Amour lui donne plus de jouissance que de chagrin !