le poète, comme le prophète,
accouche dans la douleur
mais n'apporte que du vent*
. . . et pourtant, c'est le vent
qui gonfle la voile au large
et qui ourle d'écume la rive
de sable fin ou de galets
.
c'est le vent qui amène,
aux doux soirs de printemps,
à l'adolescent dans ses émois
le doux parfum des acacias
c'est le vent qui,
au temps des moissons,
fait naître sur l'océan des blés,
le mouvement de la houle
c'est le vent qui permet,
dans les sables du désert,
au voyageur perdu, d'entendre,
au loin le chant des femmes
au puits, et d'atteindre l'oasis
le vent,
qui nous entraîne vers l'ailleurs,
vers l'inconnu
et le nouveau
le vent, la voix de la terre,
le souffle de la vie
* à propos des prophètes, dans un passage de la Septante. FC, émission Talmudiques du dimanche 8.11.2020