Aller au contenu

Photo

(Notes sur la création) Georges Haldas, Les Entretiens de l'aube


  • Veuillez vous connecter pour répondre
Aucune réponse à ce sujet

#1 tim

tim

    Administrateur

  • Administrateur principal
  • PipPipPipPip
  • 5 689 messages

Posté 25 janvier 2021 - 11:14

<p class="MsoNormal blockquote" style="line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; line-height: 125%; font-family: 'Garamond','serif';"><br /><a class="asset-img-link" href="https://poezibao.typ...affdc200b-popup" onclick="window.open( this.href, '_blank', 'width=640,height=480,scrollbars=no,resizable=no,toolbar=no,directories=no,location=no,menubar=no,status=no,left=0,top=0' ); return false" style="float: left;"><img alt="Haldas_banni_re_site" class="asset asset-image at-xid-6a00d8345238fe69e20263e98affdc200b img-responsive" src="https://poezibao.typepad.com/.a/6a00d8345238fe69e20263e98affdc200b-100wi" style="width: 100px; margin: 3px 15px 5px 5px; border: 1px solid #969696; box-shadow: 8px 8px 12px #aaa;" title="Haldas_banni_re_site" /></a>Georges Haldas (1917-2010) était un auteur suisse, à la tête dâune Åuvre considérable de poèmes, dâessais et de « chroniques ». La collection « Lignes intérieures » des éditions Labor &amp; Fides vient de rééditer <em>Les entretiens de lâaube</em>, dans lesquels Georges Haldas, questionné par Étienne Sordet, retrace lâitinéraire dâune vie consacrée à lâécriture, dans une langue tendue par tout un imaginaire conceptuel. Mystique se défendant de lâêtre, défiant envers toute forme dâinstitution religieuse et de pouvoir en général, Georges Haldas retrace dans ce beau livre le parcours dâune vie et dâune pensée qui, quoique souvent nourries des évangiles, sâorganisent dâabord comme une réceptivité à la matière bigarrée du monde :<br /><br /><br />« Une des premières caractéristiques de lâémotion poétique [est] dâêtre comme une réalité nuptiale : les noces du dehors et du dedans. Lesquelles me font immédiatement sentir quâil nây a plus de barrières entre le monde de lâespace-temps et le monde intérieur. Le dedans est une face de lâunivers, le dehors lâautre face. Tout devient un dans cet acte de fécondation. La semence du dehors est entrée, elle a engendré lâémotion poétique, tout comme la semence de lâhomme entre dans le ventre de la femme et suscite lâenfant. Ce sont des genèses. <br />Lâémotion poétique est porteuse dâun nombre considérable dâéléments qui, échappant au temps, me mettent en relation avec moi-même, avec les autres, avec la partie visible de lâunivers et avec sa partie invisible. Lâémotion poétique est graine. Elle nous fait passer du non-espace-temps à la réalité dâun poème ou dâune phrase inspirée qui se développe dans lâespace de la page écrite et dans le temps de la lecture. Ce passage du non-espace-temps à lâécriture est une sorte de tragédie en même temps quâun acte dâune importance extraordinaire. Avec un sentiment double : le bonheur de pouvoir retrouver, par lâécriture, lâinstant heureux ; et la souffrance toujours venant du décalage entre la lenteur de lâécriture et la fulgurance de lâémotion. Rien dans lâécriture ne peut rendre la force de vie en sa fulgurance. Le passage du non-espace-temps au temps mâa fait saisir quelque chose du mystère de lâincarnation. [â¦]<br />Par rapport à cette graine, quâest-ce que lâÉtat de Poésie ? Jâaimerais insister sur ceci : tout acte vital inclut lâimprévisibilité et nous vivons dans un monde de prévisibilité parce que nous avons rationalisé les choses, faussement dâailleurs. Or, pour que lâémotion se produise, pour quâelle soit fructifiante, il faut être en état constant de disponibilité. Une personne qui mène de grandes actions, dirige une entreprise, gouverne⦠sera en peine dâentrer dans cet état dont la caractéristique majeure est dâêtre constamment ouvert à lâimprévisible. Pour faire le vide en soi et ainsi recevoir tout ce que la réalité fait surgir en nous, quâelle vienne du dehors ou du dedans. [â¦]<br />LâÉtat de Poésie consiste à organiser ma vie de telle manière que je puisse être constamment réceptif. Je ne peux donc pas assumer des responsabilités sociales et en même temps être réceptif au chant du merle le matin ; à un son de cloche que jâentends lâaprès-midi dans la campagne ; à la fermeture dâun café à deux heures, quand on sort â les chaises sont sur les tables, il y a une grande fatigue humaine dans ces moments dâextraordinaire plénitude, la caissière finit ses comptes, les derniers passants sont encore dans la rue â il faut être présent partout, être disponible partout, et cela implique un genre de vie. »<br /><br />Georges Haldas, <em>Les entretiens de lâaube</em>, Labor &amp; Fides, coll. « Lignes intérieures », Genève, 2020, pp. 36-38.<br /><br /><strong>Choix et présentation de Pierre Vinclair</strong><br /><br /><br /></span></p><img src="http://feeds.feedburner.com/~r/typepad/KEpI/~4/rNe4arHUYcQ" height="1" width="1" alt=""/>

Voir l'article complet