Aime-moi
Ma tendre moi
Que de nos bouches
Sorte l’absence
D’oublier
Que nous nous aimons
Fais bien en sorte
Que de
Mes lèvres rougies
De sang superflu
J’arrache
Quelques cris
De ta vertu
Cours vers
Les sommets de
L’inculture
Vers les sommets de mon
Idiotie
Tout entiers
Tournés vers le péché et l’orgueil
Moi je marche
Dans les funèbres hospices
De ton élégance
–
Et s’il-te-plait réponds-moi
Pour que le plafond s’ouvre
Quand je passe un bout de nez
Ou de langue
Ou d’échec et mat
Et puis expire avec moi
Toute ta facilité d’humaine intuitive
Celle qui fait
Que j’accepte ta présence
Qui fait
Que chaque joule de mon corps
Se prosterne en ton souvenir
Et nous sommes deux
Et puis les anges chantent
Les infinies se mélangent
Le soleil jusque dans mes yeux
Ma langue jusque dans ton estomac
Mes doigts pétrissant tes hanches jusque
À te crever,
Sac d’eau et de poussières spirituelles
Vision de mon corps défiguré et assoupi
Tu fermeras bien la porte en repartant
N’ayant pas oublié
De laisser
Mon tout
Dans son
Harmonie
Un peu boulézienne je l’admets
D’ouvrir les fenêtres qui bordent
La campagne anarchiste de mes aïeux
Et les rivières des malices chacales
Mettras bien la clé en lieu sûr
Entre tes seins fermes ou plus poétiquement
Enfin dans ce genre d’endroits où je connais la serrure
N’oublieras pas
Ma rue
Mon adresse
Mon nom
Mes yeux violacés
Ma cambrure facile
Mes doses de misanthropie
Mon visage
Car tu sais bien que tu pourras toujours revenir
Gradier
Entre mon âme et mes jambes poilues.