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(Carte blanche) à Mireille Calle-Gruber, manifeste pour une nouvelle critique, lecture de La Voleuse de fruits ou Aller simple à l'intérieur du pa


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Posté 10 mars 2021 - 11:18


6a00d8345238fe69e2026bdec2f6ad200c-250wiPoezibao publie aujourd'hui un véritable essai de Mireille Calle-Gruber, lisant La Voleuse de fruits ou Aller simple à l'intérieur du pays, de Peter Handke. Elle propose là une très forte démonstration de son approche critique en ce que l'on peut considérer comme un manifeste pour une nouvelle critique. Mireille Calle-Gruber la nomme critique épique.

« pour lire, il faut se rendre au texte : à la textualité, la textilité, le tissage, la tessiture. Entrer dans le texte, épouser ses rythmes et ses risques de fluctuations â ce quâaucun système de pensée ne saurait saisir sans les annihiler.

Câest dire que la critique nâest pas seule, quâelle nâa pas la maîtrise du tout-sachant ni le monopole du point de vue (theoria). Elle est invitée à désarmer, à poser la boîte à outils, à se laisser aller à la lecture en tous sens. A sâen remettre au voyage des signes.

Ainsi, la critique avance dans les pas épiques du récit, intègre sa marche. Elle marche avec : âMais avec qui ? Avec quoi ? Avec ! Jâétais libre, jâétais dans mon droit.â (p. 45) Bref, câest une critique épique quâappelle La Voleuse de fruits. Quâest-ce à dire ? » 

ou encore

« La critique épique est une jeune voleuse de fruits. Elle guette lâapparition des formes. Elle se tient à la naissance des formes, et à la re-naissance des langues, lesquelles croissent par leurs différences dans le récit de Handke â alphabet cyrillique et alphabet latin, marche inverse de la scription arabe, signes diacritiques de la transcription du grec, survenue de lâétranger espagnol, slovène, français, russeâ¦
La critique épique nâexerce aucun pouvoir. Elle est un potentiel, un ensemble de facultés quâelle apprend à déployer par le texte (grâce à lui).

Elle respecte les indécidables de lâÅuvre, ses zones dâombre, ses nébuleuses. âl faut quand même un espace nébuleux, aussi, dans lâanalyse, une espèce dâimprécision qui fait partie dâune bonne critiqueâ, dit Peter Handke.

Elle apprend à bifurquer, elle rallie, elle relie, elle témoigne de la vie métaphorique et inépuisable de lâÅuvre. Elle apprend à écrire câest-à-dire à peser ses mots et à transmettre. Car seule une écriture (critique) peut répondre de lâécriture (littéraire). »


Lire l'intégralité de ce texte, ici proposé au format PDF plus facile à enregistrer ou à imprimer, en cliquant sur ce lien


Photo : colloque de Cerisy, Peter Handke. Analyse du temps (2017 ; publié en 2018). Peter Handke au centre, avec Mireille Calle-Gruber et Pierre Deshusses, traducteur de Essai sur le fou de champignons, et de La Voleuse de fruits. ©Ruth Walz.




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