1 Cours pas hardiment, mon brave!
Examine ton chemin !
Fais le compte, car c’est grave,
Sois toujours sur ton terrain !
Tu devrais être à l'étroit,
Au bord du tombeau en foi,
Seulement vigilant d’être
L’état mauvais pour connaître.
2 Ah, le jour dans sa lumière
Le diable a obscurci,
Avec tromperie amère
Les imbéciles noircit!
Tous errent dans leurs péchés
D’être quand même sauvés,
Jusques au bord de la tombe,
Ils voient l’enfer et succombent.
3 S’il pouvait revenir de là,
de l’enfer, de ses peines,
Après avoir gouté en bas
Désespoir en fontaines,
S’il pouvait recommencer
Sa vie sur la terre in spe,
Il prendrait plus de soins jusqu’à
La fin du chemin en fracas.
4 Vas-y, on n’entend aucune
Voix repentante de ceux
Que dans sa grâce importune
Il appelle les fâcheux.
Le pécheur est courageux,
Vers sa mort va vite en jeu,
Prend l’écale en sa sottise,
Laisse le grain en bêtise.
5 En vain on gaspille le temps
En profits, jeux, et danses,
Pendant des jours et nuit jusqu’en
La fin des concurrences,
On multiplie les péchés
Pour le diable à son gré.
Pourquoi sont-ils ses esclaves
Que le Seigneur désenclave?
6 Ton nom est humilié, Jésus,
Par le péché en marche,
Ta parole abusée en plus
Par jeux malins aux arches,
C’est Satan qu’on appelle,
Prisonniers en parcelle,
Condamnés à perdition,
On y ramasse les charbons.
7 Crois-tu que tu te surprendras
L’enfer à ta vue enfin,
Quand la mort sur le mur montra :
« Méné, thékel, upharsin »,
Debout devant le Seigneur
Au jugement du pécheur,
Devant toi la mort dégage
Le dernier moment en rage.
8 Au-delà de la mer et loin,
Les nations païennes
De la foi ils ne savent rien,
Peu de la loi chrétienne,
Dans le jour du jugement
Condamneront chrétiens quand
Ils vivent pire que païens
Jusqu’à la fin, pécheurs malins.
9 Toujours la prédication
Révèle le repentir,
La foi, le bonheur en saison,
Repos à l’âme à sentir,
Mais quand on aime le vain,
Les gens engourdis en fin
N’entendent pas le Seigneur
Pour l’obéir en travailleur.
10 Hélas! Quelle turpitude
À la fin de ta vie tôt,
Si tu entres finitude
La conscience en repos!
Prie le bon Dieu à genoux
Humble devant Lui en tout,
Fais donc vraiment ton affaire,
Ou grande soit ta misère!