Comme dans l'temps
Et toujours pareil
D'amère mémoire
D'époque d'écorchés
Et aujourd'hui pareil
Toujours pareil
Comme dans l'temps
L'extravagance exsude
Au grand ballet médiatique
On se diverti des catastrophes
On vit à l'âge des goémons
Des plages nauséabondes
Les goélands crient leur rage
De l'île de Bonaventure aux rives de la Bretagne
Toujours tu chantes en te jetant des falaises
Ces faridondaines où tu meurs toujours
La Belle au bois dormant?
Reviendra assurément
Brûle, ton cœur, brûle
Ton cœur de pomme
Au ver désespéré qui te nargue
Tu mûriras jusqu’à la pourriture
Du vers qui te ronge
Nous vivons une heure graveleuse
Gabegie d’opinions publiques
Comme dans l'temps
Aux silences intolérables
Comme dans l'temps
Banalités divertissantes
Aux névroses infundibuliformes
Spectacles d’embaumeurs
À la mosaïque des solitudes
Comme dans l'temps
Que tu refusais de voir
Où tu ne vivais que de clichés
Et tu regardais
Toute remâchée
Et tu cranes
Avec tes grands airs d'opéra
Que le vent emportera
Car il emporte tout
Comme dans l'temps
Et tu te pavanes
Dans la vallée aux miroirs
Aux applaudissements des vaniteux
Tu n'es qu'un murmure
Fragile, une fleur clonée
Au parfum doré
Que tu as senti
Que tu as goûté
Dans l'temps
Et là, tu fixes
Tristement l'horizon
Les ombres insignifiantes
Sur le mur froid et sombre
De ta caverne
Elles glissent, elles ondulent
Elles oscilleront éventuellement
Pour faire chanter les ténèbres
D'une voix lancinante
Comme des larmes de feu
Venues mourir
Dans les mains tremblantes
De tes amours
Dans l'temps où tu savais aimer