Il n'y a pas de secret le secret
C'est l'éveil
Au bord des marais
Des rivières et des lacs
Là où pataugent les fous et les tourterelles
L'infini du temps qui te traverse
Les sinus douloureuses
Les synapses sacrifiées
Entre dans ton corps - je veux dire
Dans tes os dans ton utérus sanctifié
Dans le feu de ta mort s'éveille ce secret
Dans le creux de tes globes putréfiés s'élève ce secret
Dans l'infini des cendres juives s'élève ce secret
Qui infinitésimalement
Vient générer spontanément un peu de
Rage protéique
Dans l'ascétisme de la terreur
Tu t'éveilles
Prise de visions macabres
Au bord de l'eau glougloutant secrètement
Sous les arbres frissonnant sans dire un mot
Et allongée sur les herbes prises d'un mutisme tabou
Pinceau à la main
Tombent des nues au bout de tes poils délicats
Tu attends
Tu t'éveilles
Dans le regard lointain qui scrute le nulle part s'élève ce secret
Dans l'immobilisme absurde qui s'ignore s'élève ce secret
Dans le secret s'éveille ce secret