Fin de nuit… · · ·· · longue…
a laissé les traces
d’un suaire déchiré au seuil de
·
l’aube.
·
Carrés d’or sur ardoise--
géométrie sauvage d’une mer
croisée … forte.
·
Eblouissement derrière
l’écheveau blanc et
·
· · · · · · · · choc
·
d’une terre désespérément ferme—
chaque pas extirpe
des os un grondement sourd.
·
Je tourne un regard vers l’équipage fourbu. Le jour
commence à peine.
L’amarrage n’est pas un retour.
·
Inspirations profondes en rajustant
l’équipement. Chaque lanière
pénètre un peu plus
la peau déjà à vif.
·
· · 𨸟 · · · PLONGER
·
Instant ischémique où
le paysage intérieur se
tamise
de grands violets ;
angor de poitrinaire ;
brassé de houle ;
entraîné par le fond ;
·
Et si tout
· · · · · s’arrêtait ?
·
Très loin après
la poussée des épaules le sang
épaissi, sombre :
Fendre un fouillis de lames
suffoquer dans les flammes
d’acier.
·
J’ai compté les secondes, les hommes, les battements…
du cœur, des jambes…
plus nombreux, ceux-là !
·
Et les minutes avaient
échoué le sel--
Christ ô cristaux--
sur mes tempes :
·
si vieux d’un coup mais je n’ai pas compté
·
l’errement où l’on attend
la défaillance où s’effracte
le sommeil, la goutte d’eau première
avant l’orage, les grains
de paprika que le vent a porté
d’outre-Rif.
·
L’amazone sur la photo
avait un drôle de sourire
et derrière ses longs cils inquiets
le cheval avait l’air de ne plus savoir
sur quel pied danser.
·
Finesses des canons croisés
et jeux du vent
dans la plume du tricorne :
effacement d’épaule--ô maintien ! un peu de grâce tombée
sur le silence mobile.
·
En fond le ciel ébahi retient
quelques nuages de pluie
et poudroie le sable sous l’arche
de l’encolure.
·
Jusqu’à ce que
tout se dérobe :
·
le cheval,
le temps,
la demoiselle alitée
et la terre sous nos pieds.
·
A-t-elle compté les foulées, les siècles
qui la séparent des infantes, les coquetteries des
bleus dont je jalouse parfois
l’indécence ? Le sang qui goutte
à goutte s’affaire dans les artères et l’oxygène
qui, soudain, manque : souffle à
souffle altéré ?
·
Et comment dire, comment mettre le doigt
sur l’infime moment de bascule, ce
fondu au noir où tout
s’épaissit dans l’immense avant de
disparaître, ce sérieux du savoir
enfin acquis—étincelle—avant le vide ?
·
Que reste-t-il de nos vies
lorsque follement la brise
joue sa mélodie de fausses notes
dans les roseaux que la pluie a ployés ?
·
A quoi sert la patience quand elle n’est pas ténacité ?