Je passe mes journées
à traduire la Bible
en vers iroquois.
Quand j'aurai assez de vers,
j'irai à la pêche.
Si je pèche en
négligeant la poésie française,
qu'on me pardonne.
Si je pars dans
mon jardin, je me souviens
des voisins
de mon enfance qui mangeaient
les doliques et les navets
qui poussaient derrière la maison,
du pain de maïs cuit à la poêle,
et les poissons
que le mari pêchait à poil
dans la rivière les fins de semaine.
La Bible devient
un souvenir d’enfance,
des paroles à mi-oubliées
parmi les spectres d’un génocide
couvert par l’été,
une vision de canoës disparaissant
au détour du fleuve.