La solitude, c’est toujours la ville étrangère, la nuit sur l’Allemagne, un soir de Noël, cette valise en carton-pâte que je tiens à la main, cette vitrine devant laquelle je m’arrête, ces livres d’art, ce « Printemps » de Botticelli, et, soudain, c’est toujours la même passante en manteau de fourrure, qui s’arrête, qui contemple la vitrine et dont l’épaule frôle la mienne, tel un langage silencieux . La solitude, comme une nuit que vous brisez, soudain, en mille éclats, par votre voix, par votre rire, par votre présence lointaine, inaccessible, comme une aurore. Au dehors, c’est la grande fête du printemps, de tout le printemps en marche, silencieux, accompagné de mille fleurs, mille parfums, – tant de douceurs inextinguibles, tandis qu’à chaque instant, quelle que soit l’heure, m’étreint sans fin la soif de vous.
24/3/22
"Printemps " (28/3/22)