Je ne verrai jamais les lointaines Cyclades, les cerisiers en fleurs du Japon au printemps, la neige immaculée des plaines de Sibérie, et tous les océans d’où jaillissent, dans leurs jeux, les dauphins innombrables, mais je t’aurai aimée, fût-ce seulement en rêve, au creux de chaque nuit, fût-ce seulement en mots, dans cette langue ardente et secrète du poème, lorsque les mots s’efforcent de transcrire le manque, l’ardente nostalgie d’un corps qui est absent, d’un regard ou d’un geste qui remplacent les mots, d’un silence éloquent.
8/9/2022