LE CRI!
A force d'enchaîner les minutes de silence,
je passe pour un taiseux...
A bien y réfléchir,
je le suis peut-être un peu,
de très loin,
principalement par distraction
et aussi parce que les heures de veille
incitent à la rêverie discrète, sans artifice...
Rêverie...
Rêverie, pas rêves.
Des rêves?
Il y a longtemps que je n'en fais plus!
Je ne veux plus en faire.
Même si certains me viennent encore
dans l'épaisseur de quelque brouillard héraldique,
comme rigoureusement hiérarchisé,
mais sans réelle indication d'où aller traquer leur genèse.
Alors je suffoque
comme si j'étais jeté dans la Mer de Béring,
au large des îles Komandorski
lors d'un incompréhensible supplice de la cale
par-dessous la quille!
Les dents serrées,
vrillé par un hurlement intérieur,
- un cri à faire trembler les étoiles -
je laisse un instant mon esprit errer
main dans la main avec la révolte.
Rien qu'un instant...
Rien qu'un court instant...
Se libérer par le cri
sans lui autoriser la moindre opportunité
de m'emporter.
Car il est là pour ça,
pour me sublimer et non m'annihiler.
LE CRI!
Anwen et jim