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Gabriel Monfort

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#386989 Dimanche

Posté par Gabriel Monfort - 13 mars 2021 - 08:46

La couleur d’un oripeau
Au bruit de crécelle
Blesse le sanglot
De ton cœur de demoiselle

A ces dimanches de pluies
L’espace en tricots
Vont larmes de pluies
Et d’amers quiproquos

Suis blotti dans ton silence
Jusqu’à ton mardi
Te baise et m’élance
Tout vivant, dedans ta nuit

Ton cœur j’habite en secret
En inadvertance
Clos en ton décret
Amoureux de ta sentence




#345437 Arche de terre de Sienne brûlée

Posté par Gabriel Monfort - 17 mars 2018 - 08:59

Au conservatoire des ocres, j’ai mangé l’argile calcinée

Et l’oxyde de fer rouge

Au creux de tes mains tu m’as donné ta terre brûlée

Et j’ai plongé dans l’ombre de feu

La lumière falote a fait palette

De ta chair le pinceau lourd et onctueux

De ton souffle la poudre métal au mille reflets

De ton cri l’aveu d’un empire fait de pétales

Ouranos en trône de laiton serti d’étoiles

Attends le destin de Cronos

Nous rejouons la dévoration, nous fabriquons notre mythe

Nous défions les augures, nous courbons les Titans !

Ainsi le dessin que font nos orbes

A graviter dans l’orbite de nos corps célestes

Rejoue l’éternel retour des spasmes

Des pleurs rédempteurs

La chaleur du marbre de tes seins dévoyés

La langueur de ma cambrure engoncée

Nous fait Hydre entortillée

assoiffée de triomphes

Un voile de gaze éthérée

Recouvre du tableau la dorure encadrée

Seul l’effort du souvenir

En remémore les traits

,,,,,,,,,




#345224 Réverbère

Posté par Gabriel Monfort - 10 mars 2018 - 10:16

Le gogyohka c'est essentiellement la vertu du souffle. On y respire cinq fois. Pour dire la vérité d'un instant. Ici, au delà de toute l'élégance du phrasé, de son "usinage" poli jusqu'à l’extrême d'une austérité pure et lumineuse, se détache ce moment d'une sincérité intense, celle où le doute interroge l'espérance. Puisse ce crépuscule s'éclairer!




#344891 Nous craquons juste des allumettes

Posté par Gabriel Monfort - 04 mars 2018 - 01:33

L'Os sue, erre...




#344779 Nous craquons juste des allumettes

Posté par Gabriel Monfort - 01 mars 2018 - 03:25

Sans doute... Et pourtant, ce poème de Corneille n'a-t-il pas traversé les siècles et, ainsi, vaincu le Temps assassin?
(Et Marquise elle-même ne subsiste que par et dans ce poème...)

 

:P  Certes certes... Mais les poètes eux sont tous morts... Au cimetière du Père Lachaise on se presse devant la tombe de Balzac et on tourne le dos à celle de Gérard de Nerval... Et les touristes pour mieux voir celle de ¨Piaf piétinent celle d'Henri Salvador...

 

 

 




#344757 Dans mon Île...

Posté par Gabriel Monfort - 01 mars 2018 - 12:38

Le laconisme de l'île
Désertée du langage
Cernée de toute part
Par l'océan inutile
Résonne dans le bruit
Doux et retenu
Que fait l'écume des jours


#344756 Nous craquons juste des allumettes

Posté par Gabriel Monfort - 01 mars 2018 - 12:18

Flamme, souffle, sang, le Poème défie le Temps...

C'est l'illusion des poètes, qui de leur lyre défient le temps, illusion comique comme l'a jadis compris Brassens.... parodiant Corneille et citant Tristant Bernard:
Marquise, si mon visage
A quelques traits un peu vieux,
Souvenez-vous qu'à mon âge
Vous ne vaudrez guères mieux.
{2x}
Le temps aux plus belles choses
Se plaîst à faire un affront
Et saura faner vos roses
Comme il a ridé mon front.
{2x}
Le mesme cours des planètes
Règle nos jours et nos nuits
On m'a vu ce que vous estes;
Vous serez ce que je suis.
{2x}
Peut-être que je serai vieille,
Répond Marquise, cependant
J'ai vingt-six ans, mon vieux Corneille,
Et je t'emmerde en attendant.
{2x}




#344628 Obstination

Posté par Gabriel Monfort - 26 février 2018 - 11:35

Le gel me fait une bise

Le froid un vil câlin

Les mains cherchent l'étreinte

Du feu qui peint les regards d'ocre et d'orange

De la chaleur qui rougeoie une résolution de nouvel an




#344627 Il est venu... - ChanTal-C

Posté par Gabriel Monfort - 26 février 2018 - 11:32

Une vision de l'amour idéale, celle de la femme amoureuse qui perçoit le monde d'un regard nouveau.




#344626 Nous craquons juste des allumettes

Posté par Gabriel Monfort - 26 février 2018 - 11:28

Rien ne saurait remplacer ta chaleur 
 
Dans les chairs je ne vois que ton absence
 
 
 
Je suis Prométhée voleur de feu, danseur sacré
 
je t’offre la canopée
 
fruit de mes entrailles
 
 
 
De ces jambes forêts sans racine
 
ne restent que des écorces vides
 
 
 
C’est la braise de nos mots
 
le silex de nos phrases qui feront briquet
 
du brasier
 
 
 
Ces fleurs vénéneuses entrevues 
 
sous l’étole des tissus moqueurs
 
sont nos humus fertiles
 
 
 
Les larmes de nos ventres pleurent de plaisir
 
du quotidien dévoyé de nos rires
 
qui mordent le temps, au sang…
 
 
 
Et le regard qui respire ne fait que s’inspirer
 
pour former l’épure qui nous fait nous aimer
 
 
 
Encore un peu de vent
 
qui soulève les robes
 
de celles qui
 
ne t’arrivent pas à la cheville
 
 
 
Encore un peu de sang
 
pour nourrir le langage
 
qui défait les corsages
 
en un rien de temps
 
 
 
Nos corps ont perdu depuis longtemps
 
leur sagesse
 
au profit des coups de sang
 
des coups de fesses
 
corps devant, corps de liesse
 
corps serrés de cambrures 
 
 
 
Ces images ne sont que le lien
 
qui unit dans son cri le souffle rauque
 
de nos âmes insoumises
 
éperdues d’absolu
 
droguées d’emphase
 
 
 
Demain le printemps accouchera 
 
d’un autre été de saveurs
 
 
 
Pour toi ma bien aimée
 
je repartirai en chasse
 
pour que s’enlacent
 
la trame impossible de nos rêves croisés
 
le drame impossible de nos destins crachés
 
dans ces flammes paisibles
 
à l’innocence violée
 
 
 
Ils ne servent qu’à tisser l’écheveau cavalier
 
de sillons rectilignes
 
qui conduisent tous au point de fuite 
 
que l’horizon promet
 
 
 
Alors le temps peut couler ses jours heureux
 
nous ne vieillissons pas sous son harnais
 
nous craquons juste des allumettes……



#344624 La fin du rêve

Posté par Gabriel Monfort - 26 février 2018 - 11:24

Le minimalisme en poésie est toujours une gageure. Tout devient important et l'attention du lecteur y est plus sensible à la musique, au rythme et  au sens qui se dégage. Ici s'articulent deux parties  autour d'un présent prêt à effacer un passé, sur une même rythmique les mots martèlent leur pouvoir, celui de détruire et celui d'espérer. Fulgurant raccourci du langage.




#344457 Quand bien même il gèle à pierre fendre

Posté par Gabriel Monfort - 24 février 2018 - 08:55

De belles images serties dans une écriture maîtrisée avec, en point d'orgue, l'énigmatique vers-refrain qui clôt chaque strophe!


Merci de votre incise, au fond vous avez raison la poésie est affaire de joaillerie en forme de tire bouchon!


#344373 Quand bien même il gèle à pierre fendre

Posté par Gabriel Monfort - 22 février 2018 - 11:15

Très beau poème en effet.

J'ignore sil faut être Breton pour exprimer la force des sentiments ^^

il me semble cependant que la puissance des métaphores utilisées dans chaque strophe
est au contraire très parlante ..de même que là répétition du titre.

Quant à l'absence d'échappée, ou de réponse, elle est (je crois ) comme ces films qui se terminent
sans qu'on n'en connaisse la fin...
Cest au lecteur de se l'imaginer

>>>>> ne suffirait pas pour.... ?

Enfin voilà comment j'ai lu ce texte : à la fois tendre et fort.

Merci Diane pour ce commentaire qui insiste sur la démarche structurante du texte. Je suis un peu plus en retrait sur l'idée de métaphore, car les images du poèmes sont concrètes, voire descriptive et c'est le champs sémantique qui peut guider le lecteur vers sa résonance propre. Il n'est pas certain que je maîtrise tant les symboles ou les images, elles proviennent d'un surgissement, qu'un état particulier rend propice. Cet état d'écriture où la structure définie encadre la liberté d'invention. C'est alors que se produit le mystère de la création. Ou pas.

  Ce que vous dites sur le rôle du lecteur m'est cher, car à l'instar de Marcel Duchamp qui déclarait que ce sont les regardeurs qui font les tableaux, je suis persuadé que ce sont les lecteurs qui font la poésie. De la même façon qu'un commentaire n'éclaire pas le texte mais celui qui porte son regard dessus...




#344340 Baltoque

Posté par Gabriel Monfort - 21 février 2018 - 11:12

A peine
anobli
par son Nobel

Pär Lagerkvist

mangea une sardine

 

Lagerkvist, ça n’est pas une sardine 

qu’il a mangé 
mais 
un hareng de la baltique

 

Charles Trenet ensommeillé 
au guéridon d’un futur
glacé
déshabilla une sardane

Mais jamais Trenet n’aurait déshabillé 
une sardane
un sarde 
éventuellement
mais pas une sardane 


Tristan Tzara
en
longilignes agapes
l’eau minérale s’esclaffe
Sardanapale!!

Il ne saurait être
réponse à la chute du dollar
que Tristan Tzara
aille
ailleurs qu’en Sardaigne

les murs de la pensée
sont des soufflets
que je perce
de ma sarbacane

Mécanique gonflée
prêt’ à se dérouter
au pèse personne
d’un arbre à came


Entre deux cafés
d’art et essai
Le violoncelle d'icelle

rond comme un turc

grand comme un poitrail
séduit en sarabande

Et le mai
de la place des folles
embaumé
danse un tango incertain

...

 

 




#344339 Insouciance

Posté par Gabriel Monfort - 21 février 2018 - 11:04

Ecriture kaléidoscopique. Lumineuse aussi, alerte et juvénile, de cette grâce que l'on voudrait toujours conserver, un nuage entre les dents les yeux perdus à flâner le monde comme on chine les puces à St Ouen. Sous l'apparence clinquante de l'hétéroclite pointe en sourdine une philosophie de tendresse pour les destins contraires qu'on devine vaincus par un sourire.

 

Merci pour la fraîcheur primevère, primesautière et le joyeux tintamarre...