Toute La Poésie

Voici quelques extraits tirés de son recueil : les Planches courbes


Ne cesse pas, voix dansante, parole
De toujours murmurée, âme des mots
Qui colore et dissipe les choses
Les soirs d'été où il n'est plus de nuit.

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Parfois prend le miroir
Entre ciel et chambre
Dans ses mains le minime
Soleil terrestre.

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On se prend à rêver
Que les mots ne sont pas
A l'aval de ce fleuve, fleuve de paix,
Trop pour le monde.

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L'orage
A envahi le ciel, l'éclair
S'est fait d'un grand cri bref,
Et les richesses de la foudre se répandent.

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Mais le sommeil se fait indifférence.
Ses lumières, ses ombres : plus rien qu'une
Vague qui se rabat sur le désir.

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Partout en nous rien que l'humble mensonge
Des mots qui offrent plus que ce qui est
Ou disent autre chose que ce qui est.

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Odeurs, couleurs, saveurs,
Le même songe,
Colombes dans l'ailleurs
Du roucoulement.

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Que ce monde demeure
Comme cesse le temps
Quand on lave la plaie
De l'enfant qui pleure.

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L'un à l'autre ce qu'est
La couleur à l'ombre,
L'or du fruit mûr à l'or
De la feuille sèche.