Elegie sur le tombeau de hugues salel - élégieélégie / Poèmes de Louise Labé Je suis celle, passant, qui d'un traict de mes yeux Captive de Magny tout le pis et le mieux; Je suis celle, passant, qui sur sa face essuyé De ses pleurs désolez la désastreuse pluye. Je t'annonce, passant, qu'en ce cercueil icy Gist le docte Salel, qui naquit en Quercy, Auquel les doctes Sœurs ont acquis une vie Qui le temps moissonneur et la Parque deffie; Et que, tant que le ciel toumoyera sur nous. Tant que le fiel amer et le miel sera doulx, Et que ces ruysselets gazoillans en leur source Courront parmy ces prez de serpentine course. Et tant que dessus nous luyra le grand flambeau, Tousjours je demourray, passant, sur ce tombeau, Pour la face essuyer de celluy qui m'a faicte Par mille et mille vers durablement parfaicte. Et tousjours annonçant qu'en ce cercueil icy Gist le docte Salel, qui naquit en Quercy. |