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poeme

Harmonie du soir

 

      Voici venir les temps ou vibrant sur sa tige
      Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir
      Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir
      Valse mélancolique et langoureux vertige

      Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir
      Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige
      Valse mélancolique et langoureux vertige
      Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir

      Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige
      Un coeur tendre qui hait le néant vaste et noir
      Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir
      Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige

      Un coeur tendre qui hait le néant vaste et noir
      Du passé lumineux recueille tout vestige
      Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige
      Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir

      Charles Baudelaire (1821- 1867)

      Poèmes de Charles Baudelaire